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310                          NUITS.

grand-bailli du Dijonnais, qui autorisa immédiatement la
ville à entreprendre les travaux, en se conformant aux plans,
avis et conseils de Jehan de Villers, châtelain de Vergy. Cette
enceinte, de forme elliptique, était celle de toutes les villes du
moyen-âge ; deux tours carrées, Tune au midi appelée porte
de Beaune, l'autre au nord appelée porte de Dijon, fort sem-
blables à la porte dite de France, de la ville d'Auxonne, for-
maient ses issues. La tour du nord était couronnée d'une
lanterne où était placée la cloche de l'horloge publique, qu'on
sonnait aussi en cas de sinistre.
   Ce fut alors que Nuits mérita et justifia pleinement le nom de
bonne ville fermée que nous avons rappelé. Jean-sans-Peur
assujélit les forains, propriétaires à Nuits, à contribuer, au
marc le franc de leurs revenus, a l'entretien de ces fortifica-
tions. Le parlement de Beaune condamna aussi les religieuses
du Lieu-Dieu à concourir aux frais de guet et de garde, et
à verser quelque argent. On voit encore les habitants de
Nuits prélever, par concession ducale, un denier par salignon
(pinte) de sel vendu dans le grenier du prince, en cette
ville, dans le même but. Fort endommagées par Jean Ca-
simir, duc des Deux-Ponts, réparées sous Henri III et Henri
IV, mais délaissées sous Louis XIV, depuis la conquête de
la Franche-Comté, les fortifications nuitonnes tombèrent en
ruines, et la ville vendit à son profit leur emplacement à
des particuliers qui y ont élevé des maisons généralement com-
modes ; il n'est resté debout que quelques tours. Il est facile
de suivre la ligne de circonvallation que décrivait cette en-
ceinte, en parcourant l'espace qui a conservé le nom de fossé.
    Nuits suivit l'exemple de la plupart des villes de Bourgo-
 gne, s'enchaîna au parti des princes de la maison de Lorraine,
et ne se soumit que tardivement à l'obéissance de Henri IV,
grâce aux fermes résolutions de son maire Lancelot-Juliot.
 Le maréchal de Biron se présenta le 23 mai 1595 devant