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                             NUITS.                          307
 maine de l'histoire, elle entre de droit dans celui de la poésie.
 Toutes les probabilités se réunissent pour faire penser que
 Nuits reçût son premier nom de l'antique Vidubia ou Nudi-
 bia Pagus Alduensis; à cette dénomination, je me plais à
 associer celle d'une colonie de Nuycthons, et je persiste dans
 mes tendances favorables à une double consécration histori-
 que du nom de ma chère cité. L'existence d'une ville romaine
 sise à un kilomètre de Nuits actuel n'est pas plus douteuse
 que la station des fiers alliés et compagnons des Burgundes
 sur ce territoire. Cette ville antique s'élevait près du mou-
lin Chaudot, dans les champs de Bolard.
    La découverte d'un polyandre signalé par M. Henry Bau-
dot, la quantité énorme d'ustensiles, de médailles, d'objets
de sculpture, de poterie et de verroterie gallo - romaine,
de fragments de marbre monumental recueillis sur cet em-
placement, un petit mulet antique en bronze, présumé ex voto,
un couteau à sacrifices, décrits par M. Ernest Marey-Monge,
un cachet d'oculiste déterminé avec soin par M. le D r Duret:
tout cela forme preuve d'une valeur spécifique incontestable.
La ville de Nuits, de ce premier siège de son existence, re-
flua jusqu'au pied de ses amoureuses collines, quand l'exten-
sion donnée à la culture de la vigne eût, changé ses rela-
tions avec le territoire.
    Le passé historique le plus authentiquement constaté de la
ville de Nuits, nous la représente à l'humble état d'abergement
(hébergement). Ce n'était encore qu'un village dépendant
des domaines de la puissante maison de Vergy, lorsque la
belle Alix l'apporta en dot au duc de Bourgogne Eudes III,
qui, en MCCXII, lui accorda des privilèges signés de son
chancelier, de son sénéchal et de son connétable et sa
charte d'affranchissement. Ce prince la nomme son aberge-
ment de Nuits (abergementum de Nuiz). Dans toutes les
lettres-patentes, écrites en latin, émanées des ducs de la pre.