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 mière et de la seconde race, c'est toujours le môme nom de
 Nui, Nuis ou Nuys. Ce ne fut guère qu'à la tin du dernier
 siècle que l'on convertit Yy en i et qu'on y ajouta un t. Toute-
 fois, le nom latinisé de Nuciacum se voit fréquemment dans
 les litres de fondations pieuses, dans les lettres et mandements
 des évêques, dans les actes des notaires apostoliques, etc. à
 partir du XVIe siècle. Dès l'année MCCCLXXXV, Nuys est
 déjà appelé bonne ville fermée, ayant forteresse, foires, mar-
 chés, etc. Le moyen-âge agit ici en sens inverse de la période
 gallo-romaine.
    Le primitif noyau de la cité se cachait en partie dans le
 vallon et se groupait autour de deux églises, dont l'une, Saint-
 Symphorien, subsiste encore, et dont l'autre (la chapelle de
 Saint-Julien, bien plus ancienne que la première) a été
 détruite de fond en comble, en MDLXXYI, par ces reîtres,
 que Jean Casimir, duc des Deux-Ponts, amenait pour auxi-
liaires aux protestants. Le poétique et rural berceau de Nuits
 du moyen-âge n'est plus qu'un faubourg nommé Nuits-
Amont (Nuits en amont)], où le riche et harmonieux patois,
les touchants et saints usages, les pieuses traditions, les
mœurs palriarchales du pays de Bourgogne se conservent
encore comme dans son réservoir. Le besoin de sécurité et
de protection força les habitants de Nuits-Amont à se réfugier
dans le château qui s'était bâti sur un espace intermédiaire
entre le centre gallo-romain abandonné et le centre français
du moyen-âge et voilà comment la ville actuelle est venue se
grouper sur un sol neutre, entre les deux premiers éléments
de son existence. Il résulte de celte circonstance que le siège
actuel de Nuits semble avoir été choisi tout exprès pour que
les deux passés de la petite cité vinssent se rallier à son présent.
   Mais les guerres incessantes et acharnées des temps moyens
eurent un terme; la population citadine fût trop nombreuse
pour son enceinte, elle voulut respirer, se mouvoir à l'aise