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308 NUITS, mière et de la seconde race, c'est toujours le môme nom de Nui, Nuis ou Nuys. Ce ne fut guère qu'à la tin du dernier siècle que l'on convertit Yy en i et qu'on y ajouta un t. Toute- fois, le nom latinisé de Nuciacum se voit fréquemment dans les litres de fondations pieuses, dans les lettres et mandements des évêques, dans les actes des notaires apostoliques, etc. à partir du XVIe siècle. Dès l'année MCCCLXXXV, Nuys est déjà appelé bonne ville fermée, ayant forteresse, foires, mar- chés, etc. Le moyen-âge agit ici en sens inverse de la période gallo-romaine. Le primitif noyau de la cité se cachait en partie dans le vallon et se groupait autour de deux églises, dont l'une, Saint- Symphorien, subsiste encore, et dont l'autre (la chapelle de Saint-Julien, bien plus ancienne que la première) a été détruite de fond en comble, en MDLXXYI, par ces reîtres, que Jean Casimir, duc des Deux-Ponts, amenait pour auxi- liaires aux protestants. Le poétique et rural berceau de Nuits du moyen-âge n'est plus qu'un faubourg nommé Nuits- Amont (Nuits en amont)], où le riche et harmonieux patois, les touchants et saints usages, les pieuses traditions, les mœurs palriarchales du pays de Bourgogne se conservent encore comme dans son réservoir. Le besoin de sécurité et de protection força les habitants de Nuits-Amont à se réfugier dans le château qui s'était bâti sur un espace intermédiaire entre le centre gallo-romain abandonné et le centre français du moyen-âge et voilà comment la ville actuelle est venue se grouper sur un sol neutre, entre les deux premiers éléments de son existence. Il résulte de celte circonstance que le siège actuel de Nuits semble avoir été choisi tout exprès pour que les deux passés de la petite cité vinssent se rallier à son présent. Mais les guerres incessantes et acharnées des temps moyens eurent un terme; la population citadine fût trop nombreuse pour son enceinte, elle voulut respirer, se mouvoir à l'aise