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DANS LA GAULE. 179 jourd'hui, les écrivains de Rome en ont mentionné un grand nombre où affluaient les baigneurs, et qui leur devaient au moins leur prospérité, peut-être leur existence. A la tête de ces lieux, il faut d'abord mettre Baies, où, plus que nulle autre part, dit Pline, la nature se montrait libérale de tels dons: nusquam autem largius quam in Baiano sinu. Horace, qui aimait ce séjour, et se plaignait quand le médecin d'Auguste, Antonius Musa, l'adressait à d'autres nymphes, avait exprimé la même pensée dans ce vers : Nullus in orbe sinus Baiis prœlucet amoenis, et dans cet autre si pittoresque : Seu liquida» placuere Baise. Martial a dit principesque Baiœ ; et ailleurs .- Littus béate Veneris aureum Baias, Baias superbae blanda dona naturœ, etc. Au dire de Pline, Baies possédait des eaux de natures fort diverses. Les auteurs anciens abondent en détails sur ses bains, ses palais, ses maisons de campagne, sa magnificence et le concours immense de visiteurs qu'elle réunissait. Mais Strabon nous apprend, et cela s'accorde avec une infinité d'autres données moins précises, que le plus grand nombre y étaient attirés bien plus par l'amour du luxe et des jouissances, l'habitude de l'imi- tation, le désir d'une vie molle et douce, que par les besoins de leur santé. Naples avait les mêmes avantages naturels, dit Strabon ; mais avec moins de diversité, et le voisinage de Baies lui faisait tort à cet égard. Il n'en était pas ainsi de Pouzzoles que nous avons vu citée par Pline, parmi les lieux qui devaient tout à leurs eaux thermales ; elle en possédait aussi une grande abondance, et son nom, Puteoli, semble venir des puits par lesquels sortaient les sources. On peut lui appliquer une grande partie de ce qui vient d'être dit de Baies. Nous voyons souvent nommées les eaux Cutilim près de Béate, aujourd'hui Rieti. Strabon dit qu'on les prenait en bains et en