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122                    NAPOLÉON A LYON.

tion ne saurait être inutile, et l'Empereur a jugé prudent d'ex-
pédier le même ordre par deux personnes à la fois et dont l'une
pourrait se rendre à Toulon par la route ordinaire de Marseille,
tandis que l'autre prendrait celle des Alpes. C'est à vous, Mes-
sieurs , de voir quelle route chacun de vous préférera tenir.
    Camille répondit qu'il me laisserait partir par Marseille et
qu'il se rendrait à Toulon par les montagnes.
    Ce point convenu, Bertrand nous demanda nos noms qu'il
inscrivit sur de petites tablettes de poche ; il voulut aussi savoir
si nous étions garçons ou mariés. Nous répondîmes affirmative-
ment , Camille à la première, moi à la deuxième partie de sa
question.
    — C'est bien , Messieurs, poursuivit le Grand Maréchal. Main-
tenant il faudrait trouver le moyen de vous faire connaître de
l'Empereur, sans qu'il vous reçût en audience particulière.
    — Il en serait, je crois, un bien simple, dit Camille ; l'Empereur
doit recevoir demain matin la députation chargée de lui apporter
l'aigle que les Lyonnais offrent à la Garde ; mon ami et moi.
 nous ferons nécessairement partie de cette députation. C'est moi
 qui présenterai l'aigle et c'est lui qui remettra l'adresse. Sa Ma-
jesté ne pourrait-elle être prévenue de cette particularité ?
    — C'est cela, répondit Bertrand. Eh bien! Messieurs, voilà
 qui est entendu : l'Empereur recevra votre députation demain
 matin à neuf heures. Soyez ici avec vos amis, un peu avant
 l'instant fixé , M. le général Drouot ou moi nous vous introdui-
 rons auprès de Sa Majesté.
     A ces mots nous prîmes congé des deux généraux et nous
 nous rendîmes auprès de nos amis qui nous attendaient pour
 leur faire connaître l'heure à laquelle aurait lieu l'audience qui
 nous était promise pour le lendemain. L'aigle venait de leur être
 livré.- il nous parut aussi parfaitement exécuté que si les ouvriers
 qui avaient concouru à ce travail avaient pu y consacrer tout le
 temps qu'il aurait exigé.
     Le 13 , nous étions réunis de bonne heure. La pluie et la neige
  qui étaient tombées par intervalle depuis le 11 avaient rendu les