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                DE LA DOULEUR DANS LE TEMPS.                   31
 l'une après l'autre, se retirent. Bientôt l'homme marche
seul... il ne tire sa vie que de son propre amour !
    Une à une se perdent les facultés; un à un se ferment
les yeux de l'espérance... pour que les Cieux invisibles mon-
trent toul-à-coup leurs étoiles ! A mesure que le monde s'é-
 teint, le cœur de l'homme se réveille. La lumière peut se
retirer lorsque le jour s'est levé dans son âme...
    Etre libre ! comprends enfin le beau mystère de la liberté !
la douleur fait le vide autour de toi, pour que lu t'élèves de
toi-même...
    La jeunesse , la joie , l'amitié , la divine grâce elle-même,
n'est-ce pas, s'éloignent à mesure que s'attendrit ton cœur?
réjouis-toi : Dieu ému voit sa tendre graine germer sur le
sol aride !... Il suspend toute rosée... elle germe encore!..
Oh ! elle a crû et verdit d'elle-même !! Dieu est ravi en son
amour de ce que l'homme se devra tant !
    La douleur recule immensément dans l'être les bornes de
la liberté...

    Ceux qui n'ont point compris ces choses sentiront tout leur
cœur se troubler et la logique se briser entre leurs mains. La
plainte sort nécessairement de celui qui considère la vie du
point de vue de la vie. Mettez-vous à la place de l'homme
qui prend celte existence pour une existence réelle ! Quelle
grâce l'immortelle création pourrait-elle trouver devant lui?
    Souffrir !! Qu'est-ce que ce serait que l'être?.. La vie,
au lieu de s'arrêter au sentiment de l'existence, entrerait dans
l'intensité de la douleur, et Dieu lui-même ne serait que
l'éternelle souffrance?.. Qu'est-ce donc que la substance, si
elle ne s'aperçoit de l'existence que par un profond senti-
ment de douleur ?..
    Si la douleur résultait de l'être , si elle avait échappé à la
  réation, il faudrait nier l'Absolu!.. La douleur un mal, la vie