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chand florentin dont l'adresse avait sauvé la vie à un mal-
heureux , et ce malheureux surtout qui venait d'échapper si
miraculeusement à la mort.
Pendant ce temps-là , le bourreau était revenu auprès de
la potence apportant une nouvelle échelle. Qu'on juge de sa
stupéfaction et de son désappointement lorsqu'il n'aperçut
ni les archers ni le condamné ! Le mécompte des archers
avait été rude , il ne fut cependant pas comparable à celui du
bourreau. La populace le lui fit cruellement sentir: raillerie ,
injures , quolibets , rien ne lui fut épargné. Le bourreau reprit
son échelle et il avait alors réellement changé de rôle: c'était
lui qui était le patient; la foule faisait, à son é g a r d , l'office
d'exécuteur.
Le condamné parvint sans doute à se soustraire à toutes
les recherches, car les chroniques du temps ne disent pas qu'il
ait été repris; elles ne font non plus aucune autre mention
du marchand florentin qui montra d'une manière éclatante en
cette occasion, dit Paradin, que Jes vrays amis doivent venir en
félicité estans appelez, et en infortune doivent venir se présenter
sans appeller.
POMMET .