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rendre aux Juifs les esclaves marqués au sceau de Jésus-
 Christ^ mais que le prix leur serait restitué, après en avoir
es limé la valeur.
   La marche générale de l'histoire juive durant les premiers
siècles de notre ère française mériterait sans doute de plus
amples développements, m a i s , resserré que je suis dans les
bornes d'une r e v u e , et craignant avec raison d'y prendre une
trop grande place, j'ai dû me borner à présenter quelques
traits caractérisques de l'époque décrite. D'ailleurs, nous trou-
verons bientôt l'occasion de nous convaincre que Lyon, placé
temporairement sous la domination direcle des rois de France,
conservait cependant ses lois gombetles et ses usages parti-
culiers. Les édits exécutoires de France perdaient donc leur
valeur à Lyon , et je ne pense pas que le bannissement pro-
noncé contre les Juifs par Dagobert ait entièrement extirpé
notre colonie : alors même, du reste, que cet exil aurait frappé
les Israélites de L y o n , il n'eût duré que quelques jours ;
l'édit de bannissement suivit le sort de toute législation ri-
goureuse^ il ne tarda pas à tomber en désuétude; les suc-
cesseurs fermèrent les yeux sur bien des infractions à la loi,
et lorsque vinrent les rois de la deuxième race^ les Juifs
reprirent en France le nom et le culte de leurs pères.
   Je n'ai point à m'occuper non plus des diverses transmis-
sions du royaume de Bourgogne , dont Lyon faisait partie ;
le récit embrouillé des révolutions de pouvoirs est en dehors
de ce cadre. Qu'importaient aux Juifs l'ordre et les droits
de leurs gouverneurs? ils ne marquaient les règnes que par
l'absence ou le nombre des calamités qui pesaient sur eux ,
leurs jours d'épreuves ou leurs jours de repos; tout ce qui
appartenait à l'ordre catholique des familles princières, ou
bien encore aux éventualités des successions royales, leur
était étranger ; souvent même la confusion des pouvoirs et le
désordre sur le trône leur offraient l'avantage de se faire
oublier et de respirer à l'aise. Donc , puisque le peuple dont
je dis la vie n'a pas eu chez nous sa part dans l'autorité, je