Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                 218
est surmonté d'une aiguille d'une grande hauteur, et il n'est
 rien de si élevé dans toute la ville.
    On trouveà Lyon plusieurs morceaux d'antiquité, et entre
 autres , près de la porte St-Irénée , du côté de la campagne ,
des restes considérables d'un aqueduc romain, bien propre à
faire sentir toute la magnificence de ces maîtres du monde.
L'étendue de cet aqueduc était de sept grandes lieues sans in-
terruption, à partir de la petite rivière de Furan, près Saint-
Etienne en Forez , jnsqu'aux portes de Lyon, où il conduisait
l'eau de cette rivière, pour être distribuée dans la ville et dans
le camp des Romains, situé aux environs. Il fallut percer plu-
sieurs montagnes, et s'élever au-dessus des vallées par des ar-
 cades d'une hauteur prodigieuse. Il reste encore de grandes
 suites de ces arcades bien conservées à une lieue de Lyon, dans
 les villages de Ste-Foy et de Chaponost. La construction de
 cet ouvrage est digne de remarque : le corps de la maçonnerie
 est en petites pierres plates, liées entre elles au moyen de ce
 ciment dont la dureté égale celle de la pierre et dont on ne
 connaît plus aujourd'hui la composition; l'extérieur est revêtu
 de pierres taillées en carré long et rangées de la manière que
 Vilruve appelle recticulatum, ou en réseau, parce qu'elle en r e -
 présente la figure ; des lits de briques , placés de distance en
 distance, servent encore à lier le tout ensemble. On prétend
  que cet aqueduc venait aboutir à une porte de L y o n , où il
  se partageait en trois b r a n c h e s , et que c'est de là que cette
  porte et le faubourg qui la joint ont pris le nom de Trion,
  qu'ils conservent encore. On fait honneur à Marc-Antoine de
  la construction de cet aqueduc; on se fonde sur le long séjour
  que fit ce triumvir dans cette partie des Gaules, et sur l'usage
  de ce temps-là d'employer les troupes à des travaux de ce
  genre.
     On trouve à Lyon un grand nombre de monastères et d'or-
  dres religienx; on y voit des Célestins , des Jacobins, des J é -
  suites, des Cordeliers, des Feuillans, des Oratoriens, des Air
  gustins, des Carmes, des Minimes, des Recollets, des Trini-