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   A ce sujet, je pourrai rappeler un couplet spirituel d'un
de nos compatriotes, M. Labié. Il s'agit, comme vous pen-
sez , du futur Conservatoire, Voici ce couplet (1) :
              Le Palais des Arts, Dieu merci,
              Peut nous offrir une ressource.
              — Vous plaisantez , car jusqu'ici
              L'art y Tègne moins que la Bourse.
              D'une énorme baleine , hélas !
              La moitié de ce temple est pleine.
              — Ne pourrait-on pas dans ce cas
              Le déposer, comme Jonas,
              Dans le ventre de la baleine?

   En attendant, le temps s'écoule ; ne serait-il pas, suffisant
de s'installer au premier endroit venu ? Plus tard , lorsqu'on
verra cet établissement prendre une consistance et un déve-
loppement imprévus ; la force des choses amènera la ville à
faire les constructions nécessaires,
   Quelques négociations ont été tentées auprès d'un artiste
justement célèbre ; on a parlé de confier la direction suprême
du Conservatoire à M. Crémont; encore quelques relards^
et il ne sera peut-être plus possible de compter sur un homme
aussi spécial que M. Crémont, et qui d'ailleurs a laissé à
Lyon de nombreux amis, quelques bons élèves et d'honora-
bles souvenirs.
   Qu'il me soit permis de lui témoigner ici toute la recon-
naissance que je lui dois pour les excellentes leçons que j'ai
reçues de lui ; qu'il me soit permis encore de déclarer cette
vérité : c'est que de tous les professeurs d'harmonie et de
haute composition que mon état d'artiste m'a fait consulter,
et sous lesquels j'ai étudié, aucun mieux que lui ne rappelle
le savant et modeste Reicha, qui a fait tant de bons élèves.
   Il faudrait encore de longs discours pour discuter les idées
que je n'ai fait qu'indiquer; mais j'en aurai dit assez si j'ai pu

  (1) Les Giboulées de Mars, vaudeville-revue; impr. de L. Boitel.