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                                            FELIBRIGE                                 599
Marseio, la Gitis qu'au navegaire Grè                        Marseille, la Gyptis qui,pré-
                                                          sentant la coupe au navigateur
le pourgiguent la coupo, el tant se n'alegrè              Grec, il en eut, lui, telle allé-
                                                          gresse — qu'il dota sa jeune
Que dau scètre marin douté sa jouino espouso ;            épouse du sceptre marin ; — et
                                                          Barcelone qui, sur sa Rambla
E Barcelouno que, sus sa Rambla poumpouso,                pompeuse, — dit le parler ju-
                                                          meau, le parler qui &e moque
Dis lou parla bessou, trufaire das desrèis                des troubles politiques, — et
                                                          des Pyrénées farouches, mieux
E dau Pirenèu fèr, miel que lous mots das rèis,           que les mots des rois, — aplanit
     Aplanant l'esquino gibouso;                          l'échiné gibbeuse;


E, marrela de cent e cent balouards, Bourdèus               Et, carrelé de cent et cent
                                                          boulevards, Bordeaux — qui,
Qu'à la Tèsto de Bue vei parti sous batèus,               à la Teste de Bue, voit partir
                                                          ses bateaux, —etdonnel'essor,
E dono varie, dau port daura de sa Giroundo,              du port doré de sa Gironde, —
                                                          aux bâtiments volant comme
As bastimens voulant coumo uno alo d'iroundo              une aile d'hirondelle — sur l'O-
                                                          céan à l'horizon profond, vers
Sus l'Oucean founsu, vers lous Iankés Latis ;             les-Yankees Latins; — et toi,
E tu, Lioun, per quau iuèi moun cant rebetis,             Lyon, pour qui, aujourd'hui,
                                                          mon chant rebondit, - vigou-
                                                                                —
     Vigourous coumo un cop de froundo...                 reux comme un coup de fron-
                                                          de. .

— Vai, clamo-te felibre as païs ubacous,                     Va, dis-toi hautement félibre,
                                                          aux pays du Nord, —Lyon ! et
Lioun! e diran plus : « Acô 's que de Gascous,            l'on ne dira plus : « Ce ne sont
                                                          que des Gascons, — ce ne sont
N'es que de Marseiés traguent sa farfantello ;            que des Marseillais qui jettent
                                                          leur forfanterie; — ce n'est
N'es qu'un èr de cansou dins un brut d'escudello. »       qu'un air de chanson dans un
                                                          bruit de vaiselle. » — Non, tous
Nou, toutes saran près d'un même fernimen,                seront pris d'un même frémis-
Toutes saludaran l'inmense avenimen                       sement, — tous salueront l'im-
                                                          mense événement — qui res-
    Que trelusis dins Santo Estello!...                   plendit dans Sain-te Estelle!..


Sagués benastrugats, Liounés ! Car se dis                    Soyez les bienvenus, Lyon»
                                                          nais! Car l'on dit — que vos
Que batou, vostes cors, dau même batedis                  cœurs battent du même batte-
                                                          ment— qui émeut, voilà trente
Qu'esmôu dempièi trento ans la terro miejournalo,         ans,la terre méridionale, — et
                                                          que, ne vous payant pas de sym-
E que, vous pagant pas de simpatiè banalo,                pathie banale, — à la tâche fé-
                                                          JiLréenne, à laquelle il en est
Au pres-fa felibren que tant ie prenou part,              tant qui y prennent part, —
Atravalits, voulès adurre voste bard                      empressés au travail,,vous vou-
                                                          lez apporter votre pierre — et
    E vosto ajudo frairenalo.                             votre aide fraternelle.


                        MANDATIS                                     ENVOI
                    A PAU MARIETO U                            A PAUL MARIKTON

Afloucant aboundous dau serre Cevenôu,                       Affluant, abondant, du mont
                                                          Cévenol, au printemps de l'an-
A la primo de l'an lou fousel flame-nôu                   née le cocon brillant vers
                                                          Lyon ruiselle à flot souple et
De -vers Lioun à flot souple e roussèl regolo.            roux. Sous les mûriers qui
                                                          couvrent ma colline de r a -
Souto lous amouriès qu'enramellou ma colo,                meaux, jeune et beau Ma-
                                                          riéton, pour la Soie, j'ai fait
Jouine e bèu Marietou, per la Sedo ai oubra.              œuvre. Dite par toi, sûre-
                                                          ment, l'Å“uvre recevra la bonne
Dicho per tu, segu, l'oubreto reçaupra                    faveur de votre Ecole!
     Lou bon aflat de vosto Escolo !                                          A. A.
                                       A.   ARNAVIELLE.
  Mount-Peliê, lou 7 d'Outobre 1883.