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                         FÉLIBRIGE


                       L'ORT PEJRENAU
                            AU L O U V I S A S T R U C
                   En g r a m a c i de l 1 Oust au de moun        paire


     Iéu peréu, lou ploura fugue ma sourno escolo.
     Souto moun èstro, tè! regardo : vaqui Tort
     Ounte fasiéu, pichot, cent jougadisso folo
     Em' un paire autant bon que lou pan. Lou mau-sort
      M'ourfanè. Desempièi, l'abiho d'or que volo
      Au vièi claussoun mè sèmblo un nier tavan de mort,
      E, de fes, l'ourtoulan, quand ausso sa picolo,
      Crese que vai cava lou cros ounte l'on dor.
      M'es auciprès tout aubre, e touto flour catàrri;
      Lou cledat verdejant m'atristo coume un barri,
      E, la niue, m'es parié machoto o roussignôu.

                         LE JARDIN PATERNEL
                                A LOUIS       ASTRUC
                        En remerciement de la Maison de mon   père.

  Moi aussi, les pleurs furent ma sombre école. — Sous ma fenêtre, tiens ! regarde :
Voici le jardin — où je me livrais, enfant, à cent jeux fous— arec un père aussi bon
que le pain. La destinée sans entrailles
  — Me fit orphelin. Depuis lors, l'abeille d'or qui vole — au vieil enclos, me semble
un noir taon, (symbole) de mort; — et parfois, quand le jardinier élève en l'air sa
pioche, — il me semble qu'il va creuser le trou où l'on dort.
  — Tout arbre m'est un cyprès, toute fleur une immortelle ; — la verte claire-
voie m'attriste comme un rempart, — et, la nuit, ce m'est tout un, chouette ou
rossignol.