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FELIBRIGE 503 Sa Jenga pounchejan, coup de couteau baillant, là , tout près des oreilles. — Au Rouginousa dau sang coin de ses petits beaux yeux Qu'espira encara un pau d'aquel escoutèlada, — scintillent des larmes; — sans doute, le malheureux, à Badanta aqui ras de sous ansidons. ses derniers moments, — sen- Au caire de sous béus ivions tant par le corps, le froid et les frissons, — vers le passé le perlejoun caucas larn«elas ; tourna sa pensée, — il entre- Saique, lou paure, à sous darnios moumens, vit les prés, les fleurs, la ver- Sentiguen per Ion corps, e.frech e tremonletas, dure, le soleil du mois de mai,— si beau pour toute créature, — Dors lou passât viret sous pensameus, bien plus encore pour les Entreveguet lous prats, las flouses, la verdura, agiieaux. — Le troupeau vit aussi, par terre, sur le pavé,— Lou sourelhet dau mes de mai, les éclaboussures d'un sang Tant béu per touta créatura, noir. — Au lieu de défendre les brebis du loup, — les chiens, Per lous agnéls encaio mai. avec frénésie, léchaient chaque Lou troupèl veguet, pioi, au sou, sus la calada, goutte ; — Puis retroussôjus- qu'à l'épaule, — le maître, D'un sang negras la rejiselada. couvert de sang, — aiguise Aloga de para las beligas dau loup, son couteau qui semble rouillé; Lous chins, afurunas, lecan chaca degout ; — et, sans la moindre émo- tion, commence à l'écorcher, Pioi, rebounda fins à l'espanla. et les moutons allant aux Lou baile, que lou sang issanla, champs, — en passant le seuil de la porte, —semblaient tris- Afieuta soun coutèl que dirias rouvilha, tes, léveurs, — et se disaient E, sans causa de res, mes man per l'espelha. les uns aux autres : — Puis- qu'il égorge ses favoris, — E lous moutouiis gagnan per orta, Mon Dieu ! que deviendrons- En passan lou pas de la porta, nous? Tristes, sounjouses lous vesias, E se disien das uns as autres : Pioi que sagata sous vesias, Moun Dieu! deque devendren nautres ? Voulountari de l'avan-garda, Volontaire de l'avant-garde, — tu peux serrer les cordons Pos te liga lous courejouns, de tes souliers, — car l'avenir Car l'aveni que t'aregarda qui te regarde — et l'armée E l'armada qu'as près la garda, dont tu as pris la défense, — • comptant sur ton âms auda- Gountan sus toun ameta ausarda, cieuse, — te confient leurs fiers Te fisoun sous fiers bandieirouns. fanions. A mon jeune et ardent ami PAUL MAJUÂTON A L E X A N D R E LANGI.ADE Languedocien de Lansargues (Hérault)