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492                  LA REVUE LYONNAISE
peut guère s'y tromper que si on le veut bien. De fait, l'admission
privilégiée des bateliers du Rhône et de la Saône à l'amphithéâtre
de Nîmes est chose connue depuis longtemps, et dépourvue main-
tenant de tout attrait de.nouveauté, tandis que l'apparition des ba-
teliers de Paris sur cet amphithéâtre, si éloigné du siège de leur
exploitation, c'est à la fois de la primeur et de l'épigraphie à sen-
sation, et comme il suffit, pour arriver à ce résultat doublement
séduisant, de couper ras la panse del'R en question, le restant de
queue que lui a laissé un accident survenu à la pierre, on n'aura
pas su résister à la tentation.
    « L'épigraphie est une science qui mérite d'être prise au sérieux.
Qui sait tout ce qu'elle tient encore en réserve de révélations pré-
cieuses qu'on ne peut attendre d'aucune autre source; mais quelle
valeur restera-t-il à cette science, si l'on s'amuse à en faire une
 matière à espiègleries, plus ou moins heureusement inspirées, et
à la transformer en un jeu d'enfants ? »
    Mais à propos d'épigraphie lyonnaise, qu'il nous soit permis
 d'émettre aussi un vœu, celui de voir le Conseil municipal accor-
 der au directeur du Musée des antiques une allocation prochaine
 et suffisante pour remettre en place un grand nombre de nos mo-
 numents romains installés sous les portiques du palais Saint-Pierre,
 et déplacés lors de la réfection totale de ces portiques et qui ont si
 affreusement défiguré ce palais, l'une des plus belles œuvres de
 l'architecte La Valfenière.
    En replaçant ces précieux monuments épigraphiques qui forment
 l'une des plus importantes collections d'Europe, ne devrait-on pas
 leur enlever aussi cette couche de noir de fumée qui les recouvre,
 qui n'est nullement de la patine antique, et qui rend souvent dif-
 ficile la lecture de leurs inscriptions. Bien entendu, ces lavages
 ne devront pas être faits avec des acides, comme M. Martin
 Daussigny a lavé nos plus beaux marbres antiques, au vu et su
 de l'administration qui s'est croisée les bras devant cet acte de van-
 dalisme.
     Déjà on a commencé, sans doute à titre d'essai, de peindre en
 rouge les lettres de quelques inscriptions, pour les mieux faire
 ressortir; mais cet essai est malheureux à tous les points de
 vue. Enfin ne serait-il pas possible aussi d'exiger de la part de