Revue lyonnaise » n°6 ( 1883 ) » pp.461

                       SOUVENIRS D'ALGER                           461
de sparadraps après usage, de papiers salis et de cotons suspects,
gisait un os de gigot plus qu'au trois quarts rongé; des chiens
avaient passé, le flairant, n'y touchant pas, témoignant leur dégoût
par un arrosage significatif : une vieille femme survint, s'en




empara avidemment et s'en fut le déchiqueter, non pas à belles
dents, hélas ! mais avec les rares chicots qui lui restaient, dans une
des ruelles sombres par où on grimpe à la Casbah. Un pain sous
son bras excluait l'hypothèse du besoin, elle s'offrait tout simple-
ment un petit extra gratuit, trouvant sans doute que l'os de gigot,
comme le corps d'un ennemi, sent toujours bon. C'était une Kabyle.
  J'ai vu, l'autre jour, sur un des bancs de la Grande-Place, un