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L E S T R É S O R S D B S É G L I S E S DE L Y O N 435
Je ne décrirai pas ici la Primatiale de Saint-Jean ni ses deux
sœurs. M. Lucien Bégule vient de faire connaître toutes les
beautés de Saint-Jean dans le splendide ouvrage qu'il vient de
lui consacrer, et nos anciens auteurs nous avaient déjà appris
ce qu'étaient les églises de Sainte-Groix et de Saint-Étienne
au moment de leur regrettable destruction.
La Primatiale n'a été épargnée que parce qu'on en fit un
temple de la Raison.
Chacune de ces trois églises avait un Trésor particulier, et
l'Obituaire de Saint-Jean mentionne les locaux spécialement
affectés à ces Trésors. Celui delà Primatiale paraît avoir occupé
primitivement la place sur laquelle on a élevé plus tard la grande
sacristie actuelle. On peut croire qu'il a été construit en partie, par
Garinus1, levita et dapifer, lequel, d'après l'Obituaire de
Saint-Jean, légua, en 1217, alors qu'il était Trésorier (Thesau-
rarius), trente livres pour la construction du Trésor « trigenta
libra in edificatione thesauri. »
Plus tard, Rothboldus 2 donna plus de force aux murailles
de ce Trésor, thesaurum mûris firmissimis roboravit; un autre
chanoine légua aussi une certaine somme pour l'achèvement du
parties postérieures en date de l'édifice on n'en trouve qu'un fort petit nombre de
similaires aux premiers employés. Il ne fut néanmoins complètement épuisé que dans
les premières années du seizième siècle, après avoir alimenté non seulement la fa-
brique de Saint-Jean, mais encore celle de plusieurs autres monuments, comme Four-
vière, Saint-Nizier et la maison d'un chamarier de la cathédrale. Les matériaux de la
façade de la cathédrale sont d'une beauté remarquable; particulièrement pour les pre-
mières assises formées de blocs de marbre cipolin, derniers vestiges du forum de
Trajan. » Au treizième siècle Rothboldus ou Rodolphe, prêtre de Saint-Jean « decoravit
porticum marmoreo lapide, — januas ecclesie fecit atque laminis ferreis for-
titer firmavit » (Obit. de Saint-Jean. p. 116V.
1
Ce Garinus légua en même temps à l'église Saint-Étienne « mille quingentos
solidos, à Saint-Jean trente livres pour sa grosse œuvre, mille pour ses verrière^,
dix livres pour l'acquisition du château de Riortiers (canton de Trévoux), acheté en
mai en 1238 par l'église métropolitaine, de Jean de Dreux et d'Alix de Mâcon. Il
donna en même temps à l'église Saint-Etienne une cappe en soie et un calice d'ar-
gent » (Obituaire de Saint-Jean).
2
Rothboldus, appelé aussi Rodolphus, fut un des principaux bienfaiteurs de la
Primatiale. Claustrum circumquaque cripta innovavit : coelerium eriptam
eooperuit; januas ecclesie fecit atque laminis ferreis fortiter firmavit;
porticum marmoreo lapide decoravit ; gradus refectorii fecit ; aulam veterem
reedificavit; ecclesiam S. Stephani reediflcavit, etc. (Obit. de Saint-Jean,
p. 116).