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432 LA R E V U E LYONNAISE sources les meilleures où l'on doive puiser, car, on le sait, dans ces fastes de la Mort, on inscrivait pieusement, jour par jour, non seulement le nom et le prénom du religieux ou du bienfaiteur décédé, mais aussi les dons par lui faits, en immeubles et en meubles, comme vases sacrés, ornements religieux et argenterie, pro remedio animée suée. La véracité de ces indications ne saurait donc être contestée. Toutefois, en les lisant, on éprouve un regret, celui du laconisme de leur texte qui ne donne pas la description des objets légués, et moins encore le nom de l'artiste qui les a fabriqués et leur poids. L'OMtuaire de Saint-Jean a été publié par M. Guigue, ar- chiviste du département du Rhône en 1867. Il s'étend, dit M. Guigue, de Gharlemagne au quinzième siècle ou, pour être plus précis, de la mort de l'archevêque Leidrade (816) à l'an 1444. Il mentionne un grand nombre de personnages historiques, empe- reurs, rois, archevêques, évêques, abbés, prieurs, comtes héré- ditaires, etc., et nous révèle les actes pieux d'une foule de gentilshommes appartenant aux familles chevaleresques du Lyon- nais, du Forez, du Beaujolais, du Bourbonnais, du Maçonnais, du Dauphiné, de la Bresse, de la Dombes, du Bugey et de la Savoie. Certaines des notices qu'il contient nous initient aux institutions féodales et à l'organisation religieuse ; d'autres nous font connaître l'époque et l'édification des monuments dont les ruines muettes couvrent aujourd'hui le sol, tels qu'églises, cha- pelles, monastères, châteaux-forts, enceintes de villes, ponts, etc. ; toutes, en résumé, peuvent fournir à l'histoire des éléments de critique. » C'est aussi à l'histoire de l'art., aurait pu ajouter M. Guigue, que cet Obituaire peut fournir de nombreuses pages ; car, comme l'a fait remarquer M. Vachez, avocat, dans sa note sur cet ouvrage, les rédacteurs de ce long nécrologe ont eu soin, non seulement d'énumérer les objets d'art d'or et d'argent légués à la cathédrale par certains de ses bienfaiteurs, mais aussi d'en décrire la richesse et la beauté. Ne se rend-on pas compte, reusement qu'en 1361, le 2 novembre, la neuvième année du pontificat d'Innocent VI, sous le règne de Jean-Guillaume de Thurey qui était alors archevêque de Lyon.