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428                        LA REVUE LYONNAISE

leurs bagues primitives sur lesquelles on avait gravé la légende ou
encastrées dans des matrices de sceaux, dont elles formaient soit
le centre, soit une place particulière, ces pierres antiques sont
assez variées pour que leurs empreintes apportent à la glyptique
antique un secours notable. Les archives de l'Etat en possèdent
plus de deux cents1. Mais c'est à peine si nous connaissons aujour-
d'hui les richesses des Trésors de nos anciennes églises de Lyon 2 .
Si nos fréquentes révolutions leur ont été souvent funestes, elles
ont eu à souffrir aussi bien des fois de la misère des temps. Le
chapitre de la Primatiale, entre autres, dont les revenus ne suffi-
saient pas à l'entretien d'un nombreux personnel ni à l'œuvre de
ses trois basiliques, ni à sa charité inépuisable, fut obligé souvent
de vendre ou d'engager plusieurs joyaux. Les Actes capitulaires
mentionnent, pendant le quatorzième siècle, la mise en gage de
cinq chandeliers d'argent 3 pour sûreté de deux cents florins, —
d'une croix d'or 4 pour sûreté de quatre cents florins, — du reli-
quaire dit Testio pour sûreté de douze cents florins (ce joyau fut
vendu en 1369), — d'une croix d'argent doré où il y avait du bois
de la vraie croix pour sûreté de cent quatre-vingts livres tournois,
prêtés par le sacristain de Saint-Nizier. Le caprice de la mode a été
aussi souvent désastreux pour nos Trésors. Surtout dans les der-
niers temps, on a regardé comme des vieilleries gothiques les plus
beaux chefs-d'œuvres de l'ancienne et primitive orfèvrerie et on la
vendait pour en acheter de la neuve au goût du jour. C'est ainsi,
par exemple, qu'au dernier siècle, le cardinal de Tencin, arche-
vêque de Lyon, vendit pour quarante mille livres de vieille argen-
   1
      Collection des sceaux des archives de VÉtat, par M. Douet d'Arcq. — Pré-
face, p. 5. Paris, 1863.
   2
     Etienne Orient (Stephanus Orieutis), citoyen dé Lyon, en souscrivant en novem-
bre 1258, le testament du chanoine Gharpinel, le scella avec une intaille antique qui
paraît avoir représenté une impératrice du troisième siècle (Voir ['Obituaire de Saint-
Jean, p. 16).
   3
     A un chanoine de Saint-Nizier, le 7 février 1374.
   ••A Jacquet du Gravelle, le 1" février 1374.
   La vente de ce reliquaire fut décidée le 6 septembre 1369, on l'envoya à Avignon ;
il y manquait quarante pierres.
   Le 9 septembre 1366, le chapitre l'avait mis eu gage chez Humbert deVarey pour
sûreté de 1.200 florins qu'il prêta (Liv. I, f» 55).
   Déjà eu 1153 l'église primatiale se trouva un jour dans une si grande détresse
qu'elle dut mettre en gage un de ses calices d'or pour une somme de 200 livres que
Malenus, sou doyen, remboursa de ses deniers (Obt. de Saint-Jean,         p. 25j.