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                 BIBLIOGRAPHIE

       RECHERCHES SUR LES COLLECTIONS DES RICHELIEU, par M. EDMOND
        BONNAFFÉ. — E. Pion et Cie. Paris, 1883.
   Cette belle publication n'est pour ainsi dire, que la suite de plusieurs autres,
tout aussi importantes, dues, depuis quelques années au même et persévérant
écrivain. Déjà, M. Edmond Bonnaffé a eu l'heureuse pensée de consacrer ses
études, presque spécialement aux collections d'art, de tout genre et de toutes
les époques, et de tirer ainsi de l'oubli dans lequel on les avait laissé tomber,
alors que cependant elles sont souvent pour l'histoirien un indispensable auxi-
liaire pour ses travaux.
   C'est par les Collectionneurs de l'ancienne Rome que M. Bonnaffé paraîj
avoir commencé la série de ses précieux travaux, car même chez les Romains il y
avait aussi des curieux, des amateurs passionnés et distingués de curiosités. En
effet, qui ne sait que, si les riches patriciens aimaient à prodiguer à l'intérieur de
leurs somptueuses demeures les colonnes de marbre, les riches mosaïques, les
images des dieux, les bustes et les statues des grands hommes, ils avaient aussj
de précieuses collections de toute sorte, une dactyliothèque pour les pierres gra-
vées, une pinacothèque pour les tableaux rares, des cabinets pour les bronzes
et pour ces vases d'or et d'argent que, dès les temps de César, on recherchait
dans les sépultures grecques, pour les terre-cuites, les bas-reliefs, l'orfèverie
ciselée, les ivoires ; M. Bonnaffé a eu le soin de nous montrer, tour à tour, la
plupart de ces collections, d'une durée nécessairement bien éphémère et dont
quelques épaves seulement sont parvenues jusqu'à nous. Toutefois la curiosité a
survécu à Rome elle-même et l'auteur s'est plu à la suivre à travers les premiers
âges de notre monarchie. Même dans ces temps si troublés et presque toujours si
douloureux, on comptait un nombre considérable d'amateurs délicats capables
d'apprécier les productions les plus fines de l'art, telles que les pièces d'orfèverie,
les étoffes de soie, d'or et d'argent et les riches manuscrits. Clovis, Childebert,
Chilpéric, Dagobert, Charles le Chauve, Suger étaient renommés par leur goût
exquis ; leurs collections étaient universellement connues, M. Bonnaffé s'est, dès-
lors, attaché à les décrire dans un autre volume non moins remarquable que le
premier et qui a pour titre Les Collectionneurs de l'ancienne France. Après
avoir montré tous ces illustres curieux des premiers temps de nos rois, il passe
à ceux de la Renaissance, c'est-à-dire, de cette brillante époque de l'art à la-
quelle nous devons Gaillon, Chenonceaux, Chambord, Fontainebleau et tant
d'hôtels particuliers chefs-d'œuvre de notre grand art national. Ces palais, ces
hôtels srnt pleins d'objets d'art; François I er , le cardinal du Bellay, 'e cardinal de