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398 LA REVUE LYONNAISE artistique, les Leys, les Wappers, les Vennemann et les de Brae- ckeler, provoqua un enthousiasme indescriptible. » Un mois après, le roman célèbre Wonderjaar (l'Année des Mer- veilles), était composé ; Conscience, enfiévré de patriotisme, était mis à la tête du jeune mouvement et le Verbe était trouvé que cherchait encore la génération flamande de 1830. C'était en 1837. Le grand succès du Wonderjaar attirait sur son auteur les regards du public. Mais le père de Conscience, en sa qualité de Français, souffrait maintenant de voir son fils entrer dans la nouvelle voie, Il finit même par lui reprocher si violem- ment ses sympathies qu'une séparation devint nécessaire. Henri réunissait alors, sousle titre deFanlasij, plusieurs morceaux de prose et de vers, tous entachés de romantisme. Il retourna mélan- coliquement vers la solitude, sa compagne, et acheva (1838) son second roman historique, ce fameux Lion de Flandre, qui lui ouvrit définitivement les portes de la renommée. * ** Celui qui s'imaginerait pourtant que la Renaissance, flamande date de Conscience, se ferait une étrange illusion. L'histoire de la langue et de la littérature des Flandres qui re- monte (dietsch, thiois) aux premiers siècles de notre ère, se divise en rix époques, correspondant à autant de phases diverses de la vie politique de cette nation. Elle commença par être épique, puis didactique et rhétorique (sous la domination bourguignone), avant de triompher, dans les ' beaux jours de la lutte contre l'Espagne (XVP siècle), pour se rendormir jusqu'à la Révolution, époque du dernier réveil. Nous suivrons plus tard ces phases, quand nous aurons à étudier le sentiment de race chez les Flamands. Cette première partie de notre étude ne doit porter que sur le dernier réveil linguistique et littéraire, conçu dans les secousses extrêmes du dix-huitième siècle et enfanté vers 1830. Nous devons dire cependant que c'est au treizième siècle, du vivant même du père des poètes flamands, Jacob van Maerland, un des plus grands écrivains du temps, que remonte la lutte acharnée