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328 LA REVUE LYONNAISE Étant accepté ce genre un peu prosaïque, comme finesse de touche vérité en coloris, habileté d'esprit que l'on ne peut nier dans la manière dont les personnages sont groupés, cet intérieur est digne des maîtres flamands, mais les costumes ! ils sont plus rococo que les petits maîtres de Moreau, ou que les ivrognes d'Ostade. Une autre bonne toile de Biard représentait des comédiens am- bulants se préparant à jouer dans une grange ; il fut acheté par le gouvernement et placé au Luxembourg. Il devrait être à Lyon, tous les personnages sont des portraits de Lyonnais appartenant à la société élégante et amusante de ce temps, vers 1830, et sur le devant on remarque le portrait fort- ressemblant d'un type tout à fait spécial, de Thomas; Thomas, une de nos célébrités, dépaysée et inconnue à Paris, de même que M. et Mmo de Trois Étoiles en cos- tume de théâtre; ce tableau en toute justice devrait revenir à notre collection. STELLA.— Le catalogue de 1869 inscrit sous le n° 137 le por- trait de Stella peint par lui-même. Cet ouvrage très remarquable, acquis sous M. Vaïsse pour notre Musée a été gravé à l'eau-forte par Claudine Stella, mais on l'a depuis changé de place et mis sans désignation d'auteur dans la grande salle. On prétend que la pre- mière désignation était erronée et ne devait à aucun titre fi- gurer dans la collection lyonnaise; on l'a attribué à LENAIN, peut- être à d'autres, que sais-je? Je n'ai pas la compétence nécessaire pour émettre un avis en cela ; je puis dire seulement qu'en fé- vrier 1856, notre éminent artiste, M. Saint Jean, lut un travail à ce sujet, où il affirmait que c'était bien le portrait de Stella, peint par le Poussin, son ami. La biographie de Stella est fort connue. On trouve dans le diction- naire de Bouillet un article sur tous les membres de cette famille d'artistes. Claudine Stella, nièce du peintre, se distingua dans la gravure. L'on cite d'elle, une charmante collection de jeux d'en- fants d'après les dessins de son oncle 2 ; il me souvient d'avoir vu dans la rue de la Gerbe, avant la création de la rue Impériale, 1 Voir la Revue du Lyonnais de cette année. 2 Les Jeux et pi lisirs de l'enfance, inventés par Jacques Stella et gravés par Claudine Bouzonnet Stella. Paris, aux galeries du Louvre, chez ladite Stella, 1657. La deuxième planche représente les armoiries de la famille de Ihou.