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324                   LA REVUE LYONNAISE
   UOfftcier grec blessé, voici un tableau vraiment d'un ordre
supérieur. Oublions les abus de la grècomanie, oublions Canaris,
Lord Byron, Casimir Delavigne, et surtoutles atroces romances
composées sur les Hellènes. Ces costumes sont beaux, ajustés avec
un véritable instinct du grand art; les figures sont expressives,
les poses nobles et naturelles, et la couleur ! son éclat est justifié
par le lieu de la scène, d'ailleurs toutes les critiques de détail doivent
s'atténuer en présence de l'idée vraie, poétique et touchante, et
qu'il y a loin de là à ces prosaïques paysans gâtés par le contact
des villes, bons pour nous faire regretter les paysans d'opéras
comiques, à ces ignoble voyous, piliers d'ignobles brasseries que
certains naïfs admirent et dont ils cherchent à s'approprier le lan-
gage, pouah! retournons plutôt aux Grecs et aux contadines de
la campagne de Rome.
   BONNEFOND eut une grande réputation comme peintre de por-
 traits, il a fait son temps, comme Dubufe, Court et Winterhalter ;
Les belles dames et les beaux messieurs qu'ils ont reproduits n'ont
pas d'intérêt pour nous, parce qu'alors comme aujourd'hui, comme
presque toujours, hélas ! le modèle impose à l'artiste un costume
ridicule et une pose affectée, au goût du jour, et Bonnefond ne put
lui résister. Son meilleur portrait fut, je crois, celui de M. de La
Hante qui figurait à l'exposition rétrospective. Il était simple,
vrai, sans affectation d'allures officielles, et n'oublions pas que le
mérite d'un porlrait réside dans la ressemblance morale plus que
dans la précision des traits, d'une robe ou d'un frac.
   GROBON. — L'exagération du coloris et des détails se fait res-
sentir dans quelques-uns de. ses. ouvrages, ce fut un admirable
paysagiste néanmoins. Sa Vue du quai Saint-Antoine a toute la
précision méticuleuse et la lumière reflétée par un miroir noir.
C'est un tableau précieux en ce qu'il nous reproduit un des bons_
coins de notre ville avant qu'il ne fût altéré par les embellisse-
ments modernes ; Saint-Jean dont l'abside n'est pas encore mas-
quée par d'insignifiantes maison, ni écrasé par sa malencontreuse
toiture, le coteau de Fourvière avec toute sa verdure et sa pit-
toresque chapelle, la commanderie de Saint Georges, et, si j'en-
tame le chapitre des regrets, je n'en finirai pas, Grobon me donne
laréplique. Qu'est devenu le Pigeonnier de Roche-Cardon ? Il lui