Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
304                        LA R E V U E LYONNAISE



      LI GHIVAL1É DE SANTO ESTELLO             LES CHEYALIERS DE SAINTE ESTELLE
          — Cant di jouvènt de Prouvenço —   — Chant des jeunes hommes de Provence —

  Pèr l'ôunour de nosto Prouvenço,              Pourl'honneur de notre Provence,
  D'abord que tôuti sian counsènt,           — puisque nous sommes tous con*
                                             sents, — il faut qu'il défendent leurs
  Fàu que défendôn si cresènço               croyances — les jeunes hommes. —
         Li jouvènt.                         Si nous faisons un jour florès, —
  Podon bèn, s'un jour fasèn flori,          les mécréants pourront crier à la
  Dire, li gent, qu'es de foulié !           folie ! — nous sommes tous, comme
                                             aux temps des vieilles gloires, —
  Nàutri sian, coumo au tèms di glôri,       chevaliers.
         Chivalié.
  Sian chivalié de Santo Estello,              Nous sommes chevaliers de Sainte-
  Pourtan l'estello di sèt rai               Estelle; — nous portons rétoile aux
  Qu'a fa cluca tant de parpello,            sept rayons — qui fait cligner tant
                                             de paupières — avec effroi I — Les
         De l'esfrai !                       vaillants reçoivent la virilité — des
  Li valent recubôn l'autisme                escandiliades  du ciel; — les vail-
  Dis escandihado dôu cèu ;                  lants veulent le baptême — du so-
  Li valent volon lou batisme                leil.

         Dôu soulèu.
  Sian chivalié pèr te défendre,               Nous sommes chevaliers pour te
  ï e n o que portés li grand mort,          défendre, — Terre qui portes nos
  Car eu sourti d'aqueli cendre              grands morts ; car il doit naître de
                                             leurs cendres — des hommes forts.
          D'ome fort.                        — Nous partirons, ô Terre sacrée, —
  Partirèn, ô terro sacrado,                 sans secouer la poussière de nos
  Senso nous espôussa li pèd,                pieds ; et nous porterons en mille
  Per adurre en millo encountrado            contrées — ton respect.

          Toun respèt.
  Sian chivalié pèr rendre ôumage              Nous sommes chevaliers pour
  I genti damo dôu terràu ;                  rendre hommage — aux gentes dames
  le parlarèn nosto lengage                  du terroir ; — nous leur parlerons
                                             notre langage — tout de tendresse.
          Tout couràu.                       — Laissez aux sournoises demoi-
  Leissas i sourni damisello                 selles — leurs maladives languisons ;
  Si màucoui ouso languisoun ;               — nous ferons retentir pour nos
  Farèn resclanti pèr li bello               belles — des chansons.
         De cansoun.
  Sian chivalié pèr fa couneisse                Nous sommes chevaliers pour faire
  Ço qu'avèn garda de record ;               connaître — ce que nous gardons
                                             de souvenirs ; — que celui qui craint
  Quàu cregnis l'espapo la leisse            l'épée, la laisse — pour les forts ! —
         Pèr li fort !                       E t zou ! c'en est assez de farfan-
  E zôu ! n'ia proun de farfantello !        telles ! viennent les fiers ou j'irai...
  Venguôn li fier mounte anarai ;            — Chevaliers, nous suiverons l'étoile
  Chivalié, séguirèn l'estello               — aux sept rayons.

         Di sèt rai.