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DE LA RESPONSABILITÉ LITTÉRAIRE 255 taux salins naissent dans les eaux mères. Il n'existe point, en effet, d'autres alternatives, d'après Hœckel, pour expliquer l'origine de la vie. « Qui ne croit pas à la génération spontanée, ou plutôt à l'évolution séculaire de la matière inorganique en matière organi- que admet le miracle. » Or, afin d'échapper au miracle, le professeur d'Iéna a recours à vingt-deux transformations, pour expliquer le passage, de la monère à l'homme. L'explication vaut la peine d'être retenue. « Au fond des mers apparaît la vie par suite du groupement fortuit, dans des conditions exceptionnelles, de quelques éléments de carbone, d'oxygène, d'hydrogène et d'azote qui, en se combi- nant, formèrent des grumeaux albuminoïdes. Ceci était un premier organisme, peut-être qu'une cellule, qui est appelée monère, con- tenait en germe le monde végétal et minéral. » Hœckel a pu s'écrier eup-rjxa, car il a cru, un instant, avoir trouvé ce précieux organisme dans une substance de nature bizarre qu'on avait retirée du fond de l'Océan, et qu'on baptisa du nom de bathy- bius; être vivant au fond des mers. Mais ce bathybius a eu des infortunes. Analysé par un chimiste anglais, Buchanamm, la sub- stance gélatineuse, organe de la vie, s'est trouvée du sulfate do chaux, substance minérale,, qui a un aspect floconneux, quand elle est dissoute dans de l'eau de mer en présence d'un excès d'alcool. Les savants déclarèrent, suivant une locution en usage, le bathybius enterré. Toutefois un savant, surtout allemand, pénétré de la valeur de sa science, ne se tient pas facilement pour battu. Hœckel n'en a pas moins continué à affirmer que la substance vivifiante ou monère à découvrira, par la transformation, amené les animaux pourvus de branchies (organes servant à la respira- tion) ; puis d'autres poissons, à leur tour, transformés en animaux terrestres, jusqu'à l'homme, singe d'abord, portant une queue. L'ingénieux savant signale ensuite cet homme singe sans queue, vers le milieu des temps tertiaires, comme le prédécesseur immédiat de l'homme actuel. Enfin, Hœckel fait apparaître, à l'époque qua- ternaire, l'homme pourvu d'un langage et des principaux attributs qui le distinguent encore actuellement. De tout ceci, la conclusion forcée est : pas de miracle. Eh bien! après cette démonstration archiscientifique, on se prend