page suivante »
230 LA REVUE LYONNAISE une étude, Vauvenargues uu aperçu, Chamfort un réquisitoire, Jouhert une image, Swetchine une prière. Pascal pai»aît hypocondre, Larochefoucauld misanthrope, La- bruyère apathique, Vauvenargues cordial, Chamfort rageur, Joubert tranquille, Swetchine miséricordieuse. C'est une entreprise difficile, une entreprise délicate que d'écrire des « pensées ». Quel esprit avisé, quelle imagination féconde, quel sentiment juste et profond des choses, quel style heureux il y faudrait, même pour être médiocre ! * Pourquoiai-je mis sur mes épaules un tel fardeau? Quel besoin m'incline sur cette tâche?... Hélas! l'intelligence de l'homme est un mystère; et comme la plante, chacun de nous s'approprie natu- rellement et s'assimile ce qui autour de lui répond à ce qu'il est au dedans. * D'habitude, le commentateur d'un poète incline à l'éloge : his- toire de montrer qu'on a du goût ; le commentateur d'un maxi- miste penche au blâme : affaire de prouver qu'on a du jugement. Larochefoucauld : il nous dit méchants, comme un père mécon- tent de ses fils, afin de nous faire mieux revenir. Vauvenargues : malaisément comprend-on combien il a d'esprit, si l'on n'a beaucoup de cœur. Swetchine: un salon russe large et haut, parfumé et fleuri, chauffé au poêle. Daniel Stern : se « virilise » tant qu'elle peut, c'est en vain ; la femme, voire la grande dame se reconnaît au mouvement du style, à la démarche de la pensée : Incessu patuit dea... * De tout ce que j'écris restera-t-il quelque chose, et qu'est-ce que