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                                  BIBLIOGRAPHIE                                          221
   Ce n'est pas ici le lieu d'examiner ni l'œuvre du poète ni même l'œuvre
antécédente du prosateur chez Roumanille. Nous le ferons prochainement dans
un portrait critique du félibre où l'histoire des Origines sera nettement exposée.
   Que dire de plus aujourd'hui pour faire l'éloge des Contes provençaux, sinon
qu'ils ont tous à peu près déjà couru le monde... sous la plume de MM. Alphonse
Daudet, A. de Pontmartin, Emile Blavet etc.! On y appréciera la saveur primitive
du Cascarelet et l'on conviendra avec le Capoulie « qu'acà es bèn un        galant
libre, et que se languiran pas aquèli que legiran li Vihado de Roumaniho. »
                                                           PAUL MARIÉTON.




      POUR L'ALSACE-LORRAINE, par les FÉLIBRES. Poésies provençales avec tra-
       duction en regard, sous la direction de M. AUG. FOURÈS.— Un grand vol. in-8.
       Paris, Maisonneuve. — Prix : 3 francs.

   On ne criera plus désormais au séparatisme des félibres. Voilà qu'un grand
souffle de poésie patriotique nous arrive du Languedoc. M.-Aug. Fourès, de
Castelnaudary, un vaillant, que nous avons présenté jadis aux lecteurs de la
Revue lyonnaise, a groupé en un monument bien français une série de poésies sur
l'Alsace-Lorraine, la plupart inédites et dues à la plume Frédéric Mistral, Félix
Gras, Joseph Roux, de Gagnaud, Aug. Fourès, Maurice F a u r e , et bien d'autres.
   Ces noms suffisent à recommander le volume. Il en sort un fauve parfum de
revanche nationale dont l'inspiration est d'autant plus unanime quele beau projet
M. Fourès a été spontanément accueilli.
   Une citation suffira, nous l'empruntons à M. de Berluc-Perussis :

               E bèn, siegue ! Gardas vint améu alemand !
               Mai aquelo Lourreno, ount nasquè nosto Jano,
               Ounte, tant qu'à Paris, li pies soun franchimand,
               Ausarés pas, bessai, l'afourti per Germano?
               Espèces si cadeno, e dounen-se la man ;
               Car se sian, nautre eici, de la grand gènt roumano,
               Sian, pèr dessubre tout, enfant de Dieu : aman
               Tout noble cor que bat dintre peilrino umano.
               Adounc, pachen!... Se noun, cregnès lou Gèu! Es que
               Soun escandau descend, pièi mounto, en jo mouquet;
               E lou tèms espelis ço que de-longo couavo.
               Un rèitre es en facioun au brès de Jano d'Arc!
               Mai quauque jour, es iéu que vous lou dise, un zouavo
               Cridara soun qui-vive au croutoun de Bismarck !

   Un reîtreesten faction au berceau de Jeanne d'Arc ! — Mais quelque jour, c'est moi qui vous
le dis, un zouave au tombeau de Bismarck criera son qui-vive !
                                                                           P. M.