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DE LA RESPONSABILITÉ LITTÉRAIRE — SUITE i — VII Pour le lecteur sérieux et pour l'observateur qui veut se rendre compte du véritable état de notre société, les livres de l'étranger ont une grande portée, malgré la sévérité des auteurs quelque- fois partiale quand elle est haineuse et jalouse envers notre France si accablée depuis qu'elle a été malheureuse. Dans un livre écrit par un américain, M. Sheppart, publié il y a quelques années, et qui est un journal du siège de Paris en 1870, le jugement le plus sévère résulte des observations de l'auteur. Son sentiment sur le peuple français a d'autant plus de portée, qu'il reflète, paraît-il, l'estime que les Américains font de nous désormais. Les voyageurs français, d'ailleurs, en revenant des États-Unis, rapportent à ce sujet les plus pénibles impressions. Il faut remarquer, toutefois, que c'est sur la vieille Europe tout entière que s'étend la dédaigneuse pitié de nos anciens amis au delà de l'Océan. A leurs yeux, paraît-il, nous serions bien déci- dément sur la pente d'une irrémédiable décadence, sciences, industrie, poésie, littérature, tous ces fleurons de la couronne merveilleuse qui, pendant tant de siècles, ont fait resplendir l'an- 1 V. la Revue lyonnaise, t. V, p. 458 et 546. AOÛT 1883; - T. Vî. 9