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86                   LA R E V U E LYONNAISE

 les missionnaires envoyés en Orient, adressaient au cabinet de
 nombreux objets d'art colligés par eux.
    En 1764, il avait acquis un développement considérable, et les
 Oratoriens qui géraient alors le collège de la Trinité chargèrent le
 vénérable et malheureux P. Janin, de l'ordre des Augustins, d'en
 faire un inventaire général. D'après ce monument, érigé avec tant
 de soins et de savoir, la collection se composait :
    De 274 statuettes, vases, lampes romaines et objets égyptiens,
 et de 36 pierres gravées antiques.
    De 5.207 médailles d'or, d'argent et de grand et moyen bronze,
et de 2.324 médailles anciennes et médailles d'or, d'argent mo-
 dernes.
    En outre, il y avait 61 sceaux de tous genres et des plus pré-
cieux pour l'histoire et de nombreux objets chinois et malabres.
    Mais la Révolution ne tarda pas de mettre sa main sanglante
 SUT ces trésors, et j'ai publié déjà la liste de tous les objets que
les commissaires de la Convention enlevèrent, après le siège de
Lyon, pour en enrichir la Bibliothèque nationale et le Muséum.
D'habiles voleurs détournèrent aussi de nombreuses caisses de
livres et les portèrent en Angleterre. Lorsque Millin visita, en 1805,
la Bibliothèque de la ville, il ne restait plus que des débris de
l'ancien medaillier qui étaient fermés dans des sacs et quelques
épaves du cabinet d'antiquités.
   En 1810, M. Artaud fut autorisé à prendre tout ce que la Ré-
volution n'avait pas laissé voler ou fondre et à le joindre aux
collections du Musée de la ville.
   En 1791, cependant, l'officier municipal Rolland de la Platière
avait proposé à la commune de réunir les collections de l'Académie
et celles léguées par Adamoli, aux collections du collège de la
Trinité, pour en donner la direction à l'Académie et rendre
publique la Bibliothèque du collège. Mais la Commune se souciait
peu de sciences et d'arts ; l'Académie maintenue, par un décret du
16 octobre 1791, dut bientôt abandonner l'hôtel de ville, se dis-
soudre et la Révolution s'empara de toutes les collections, qu'elle
dilapida.
   Ce fut sur la motion de l'évêque apostat Talleyrand que tous
les corps académiques furent supprimés.