Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
58                   LA REVUE LYONNAISE

aristocratiques ; aucune postulante ne pouvait être admise si elle
ne justifiait de la noblesse de son extraction. Jusque vers le milieu
du dernier siècle, c'est-à-dire jusqu'à la réorganisation du prieuré,
la preuve testimoniale suffît; mais, par arrêt du conseil du roi
de 1754, la preuve écrite fut exigée pour 5 quartiers. Au mois de
novembre de l'année suivante, Louis XV permit aux chanoinesses
déporter, comme marque honorifique « sur leur robe et en baudrier
un cordon rouge avec une croix émaillée à 8 pointes, couronnée
d'une couronne de comte fermée à la royale, ayant en cœur un
médaillon portant l'effigie de la Vierge avec cette légende : Voti
?iobilisinsignia,   et au revers un autre médaillon portant l'effigie
de saint Denis avec la légende : Auspice Galliarum           patrono,
cantonnée de quatre fleurs de lis d'or ».
   En 1764, Alix ne comptait que 24 dames; un peu plus tard, 36,
et, en 1785, 43, en comprenant dans ce nombre les 2 dignitaires,
la prieure qu'on appelait madame l'abbesse, et la sacristine, ainsi
que 2 chanoinesses honoraires. La moitié à peu près des cha-
noinesses jouissaient de prébendes, les autres étaient entretenues
directement auxfrais de leur familles. Les revenus de la maison,
dont les antiques dotations avaient été détournées dans le cours du
xve siècle et pendant les guerres de religion du xvi c , ne pouvaient
subvenir seuls à l'entretien d'un personnel relativement aussi con-
sidérable.
   Le petit document reproduit ci-après fait connaître quelles
étaient les possessions foncières du prieuré en 1409, quels cens,
quels services, quels droits en nature ou en argent lui devaient an-
nuellement ses tenanciers dans les paroisses de Marcy, delà Chas-
sagne, de Lamas, de Dareizé, de Charnay, de Morancé et de Saint-
Loup. A ce titre, il est déjà fort curieux; mais son intérêt capital
est surtout philologique.


                                 II

  On sait que le Lyonnais fait partie d'un vaste territoire qu'on
ne peut classer ni dans la langue d'oc ni dans la langue d'oil. Le
dialecte qu'on y parlait tenait des deux langues et avait, en outre,
des caractères particuliers ; par cela même il est intéressant