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                            DE MUNSTER                     6j

de littérature, et s'il nous parle des pouvoirs de Contarini,
ambassadeur de Venise, c'est pour nous dire qu'ils sont
écrits sur parchemin, mais en fort mauvais latin, avec quan-
tité de solécismes.
   Nous avons déjà vu que d'Avaux était considéré partout
comme le protecteur des catholiques. En 1644, les Français
assiégeaient Gravelines que défendaient les Espagnols. A
la requête des ambassadeurs espagnols, les capucins et cor-
deliers de Munster firent des prières pour la délivrance de
cette ville. D'Avaux, leur protecteur, prit la chose assez
mal, et leur envoya son aumônier pour se plaindre. Les
bons religieux répondirent qu'ils avaient seulement prié
pour la paix et qu'ils étaient prêts, d'ailleurs, à faire les
mêmes prières pour la France.
   Enfin, c'est le 26 janvier 1645 que fut dansé le fameux
ballet de la paix. Les vers en avaient été écrits par Ogier.
Il fut exécuté chez Servien, et d'Avaux n'y assista pas,
par les seuls gentilshommes de l'ambassade ; ils y remplirent
tous les rôles, y compris ceux de femmes. Le même ballet
fut dansé, le lendemain chez le prince-évêque d'Osnabruck,
et le surlendemain, à l'Hôtel de Ville, devant toute la bour-
geoisie de Munster, « ravie en admiration d'un spectacle
si-nouveau en ce pays » (17). Il contenait à la fin ces beaux
vers :

                 « Quoyque la France et l'Italie
                 Soil le pais de la beauté,
                 Nous aimons la simplicité
                 Des bourgeoises de Westphalie (18) ».



  (17) P. 105.
  (18) P. 210.