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                   A LYON AU XVIIIe SIECLE                     269

    A ce moment, la fabrique lyonnaise traverse une crise
terrible. La cause en est surtout dans l'engouement de la
mode pour les étoffes unies au détriment des étoffes
façonnées, que vient encore déprécier la préférence donnée
aux produits moins coûteux de la broderie. Aussi la misère
est-elle grande parmi les ouvriers en soie réduits à un rui-
neux chômage.
    Cette triste situation se révèle, sur notre registre, par
l'inscription des sommes suivantes remises par M. De-
graix (32) pour être distribuées « aux ouvriers de la
fabrique » :

        4.429   liv.   19 s. 7 den.   en novembre 1787
        6,428    —     13 — 3 —       en décembre —
        6.729    —     16 — 3 —       en janvier 1788
        6.509    —     14 — 8 —       en février —
        6.400    —      6 —• 1 —      en mars     —
        6.408    —     10 — 1 —       en avril    —

plus une distribution aux mêmes ouvriers en soie, de char-
bon de pierre, orge et riz, pour la valeur de 1.315 liv. 12 s.
   6.017 ^ v - T9 s - ^ den. en mai 1788.

   De leur côté, les directeurs de l'œuvre ne se montrent
point ingrats envers tant de coeurs bienfaisants. Au décès de
chacun des donateurs, ils font célébrer à son intention soit
une série de vingt messes de requiem, coût 12 livres, soit un
service funèbre, coût 30 livres.

  Nombreux sont aussi les dons anonymes, le plus sou-


  (32) Probablemeut Jean-Marie Degraix, trésorier à l'Hôtel-Dieu en
178s, échevin en 1789.