page suivante »
DE MUNSTER 65 A Amsterdam, Ogier admire le port. « C'est, dit-il, la plus belle chose du monde. Il y a tant de vaisseaux et si beaux que cela est incroyable; on croit qu'il habite autant d'hommes dedans que dans les maisons ( t i ) . » D'Amsterdam on traversa le Zuiderzée et on remonta l'Yssel jusqu'à Deventer. Ce fut à Deventer qu'on quitta les bateaux pour prendre des voitures. On avait constamment navigué depuis Charleville; on se dirigea dès lors par terre du côté de la Westphalie. D'Avaux était dans une calèche que lui avait prêtée le gouverneur, les autres dans des chariots, et Ogier, ainsi que trois ou quatre autres, à cheval (12). On mit trois journées pour se rendre de Deventer à Munster : elles furent des plus pénibles. « Il ne se peut imaginer un chemin plus mauvais que celui que nous eûmes ces trois jours, et principalement dès que nous fûmes dans la Westphalie, qui est l'image de l'ancienne Germanie, in- culte, désagréable, pleine d'eaux dormantes et de fondrières ; à cela il faut ajouter la saison d'hiver et le mauvais temps; la neige fondue nous pénétrait jusque dans les os; la moitié du temps nous étions dans des chemins creux où nos chevaux nageaient plus souvent qu'ils ne marchaient; des chariots versèrent et se trouva force gens de bien mouillés jusqu'au collet; mes papiers le furent, de sorte que celui-ci, que je voulais particulièrement conserver, en portera les marques tant qu'il durera (13). ( i i ) P. 47- (12) On coucha à Enschède et à Steinfort. (13) P. 50. Le manuscrit de la Bibliothèque Nationale porte, en effet encore, les traces de cet accident, qui en rend, en beaucoup d'endroits, la lecture très difficile. N » 1. — Juillet 1893 r