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372 LES SAVANTS LYONNAIS DOM MABILLON A DOM ANTOINE DURBAN PROCUREUR GÉNÉRAL A ROME. « Ce 30 octobre 1672. « Oui, je suis de retour du voyage de Flandre d'hier au soir, mais sans avoir vu ni Mouzon, ni Saint-Pierremont. J'ai été sur le point d'y aller de Namur, mais les courses de la garnison de Maëstricht m'en ont empêché, et le mauvais temps a été cause que je n'y ai point été de Liesse ou de Tiérache. « Pour ce qui est de notre voyage je ne sais par quel bout commencer pour vous en faire le récit. Je ne sais même si ce récit serait à votre goût; c'est pourquoi je me contenterai de quelques réflexions et de quelques particu- larités que je crois les plus propres à vous donner un petit passe-temps. « Le pays de Flandre est très beau, soit qu'on considère la fertilité et l'agrément naturel de la campagne, soit qu'on considère les villes qui sont très bien bâties et ornées. Les habitants sont d'un bon naturel, portés à la dévotion jusqu'à la superstition. « Les églises et les monastères y sont magnifiques, mais il y a bien peu de reste de l'ancienne discipline de l'Église. Témoin l'accusation que l'on fait dans ce pays contre M. Van Buscum, lequel on tâche de décrier parce qu'il refuse quelquefois l'absolution à ceux qu'il ne croit pas être en disposition de la recevoir. J'ai vu à Gand cet honnête ecclésiastique qui n'a pas moins de vertu que de science,