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ET LA QUESTION SOCIALE 517 Michelet s'écriait, avec raison, que nous sombrons ! L'In- différence est donc universelle, aussi bien dans les régions supérieures sociales que dans les bas-fonds populaires. M. Borin nous la montre, gangrène envahissante, étendant chaque jour ses ravages, n'épargnant pas même la jeu- nesse devenue pratique et égoïste, souvent par la faute de ceux-là même qui ont reçu « mission de la diriger. » b) Une autre cause du malaise social provient de l'Esprit de parti ; conséquence logique de l'Indifférence dont je parlais plus haut. Uniquement soucieux de rester attaché à sei tendances personnelles, et nullement préoccupé d'obéir à ; l'orientation nouvelle où notre époque s'efforce, chacun défend ses idées, et n'en veut point démordre. Deux anta- gonistes sont en présence : Les démocrates parvenus à ce degré de domination qu'Aristote qualifiait de dangereux; les partisans de monarchies dont les derniers vestiges s'effacent de jour en jour, et qui ne se raccrochent pas moins désespérément au passé. De là une haine irréconci-: liable des uns pour les autres. M. Borin voudrait qu'une conciliation réciproque rapprochât des adversaires, fort dignes de s'entendre. C'est- ainsi qu'il admet comme très légitime l'enseignement de, l'Etat, tout en réclamant l'introduction dans les Écoles gouvernementales, des ministres des divers cultes, afin de." donner aux enfants une instruction religieuse, sauf ia volonté contraire des parents, et cela dans les écoles primaires aussi: bien que dans les écoles secondaires. En agissant ainsi, l'État accomplirait une œuvre de sécularisation excellente, car il s'occuperait à la fois de la conscience et de l'intelligence, de ses élèves. " Pour ce qui touche à la liberté de l'enseignement,-