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376 LES SAVANTS LYONNAIS Ce voyage eut un résultat inattendu, il confirma du moins le régime de Saint-Maur dans la pensée de reprendre un projet commencé précédemment et avorté par la hauteur et le caractère rogue de celui qui avait été commis à son exécution. Il s'agissait d'une visite générale des monastères, non pas pour veiller à la discipline et en maintenir les règles, mais uniquement afin d'inspecter les archives, d'y rétablir de l'ordre, d'en analyser les divers fonds, d'en dresser des catalogues et plus encore d'inspirer à leurs possesseurs l'estime et la sollicitude de ses richesses en parchemin et le goût de les mettre en valeur (9). Dom Estiennot fut désigné pour cette délicate et ambulante mission ; elle était bien en rapport avec ses aptitudes intellectuelles et en parfaite con- formité avec sa nature affable et distinguée. Il s'y consacrera pendant douze ans, ne la quittera guère qu'en abandonnant la France pour Rome et, sans avoir précisément un titre officiel, il portera dans vingt endroits la flamme de sa curio- sité et l'exemple de l'assiduité la plus acharnée au travail. Chezal-Benoît fut sa première station; cette antique abbaye berrichonne avait été le berceau de la congrégation moi de faire mes recommandations au R. P . sous-prieur (Dom Jacques Rémy), à Dom Ambroise (Janvier), à Dom Gerberon, Dom Robert (Guérard), à notre cher Dom Jean le Paiste, à M. Bulteau, notre bon ami. » Le post-scriptum doit être rétabli dans cette forme : « J'écris au R. P . général et D. Claude au R. P. Dom Claude assistant » ; ce qui signifie : j'écris au R. P. Général Dom Vincent Marsolles et Dom Claude Estiennot (écrit) au R. P. Dom Claude Martin son assistant. Cette dernière lettre n'a pas été retrouvée. (9) Dom Luc d'Achéry parle de ce projet dans des notes restées ma- nuscrites sur D. Grégoire Tarisse, supérieur général mort en 1648. Arch. nat. 4810.