page suivante »
ET LES BÉNÉDICTINS 317 La patience des moines avait fini par triompher de tous les obstacles et de tous les adversaires. Un des principaux travaux du nouveau chef, après son installation, fut la magnifique édition de saint Athanase, due aux soins et à la science de Dom Montfaucon. On apprit avec satisfaction qu'il s'en chargeait et un des per- sonnages les plus saints et les plus réputés de l'Ordre, Dom Claude Martin, écrivait à l'auteur dont il avait encouragé les débuts avec un attachement tout paternel : « Quant à votre saint Athanase, j'estime que c'est un bonheur que vous soyez tombé entre les mains de M. Anisson; votre ouvrage sera mieux conduit; vous y veillerez avec moins de contradiction; l'édition sera moins sujette à inter- ruption et l'ouvrage en aura plus de débit (19). » Nous ajouterons en terminant et pour mémoire que Jean Anisson demeura à la tête de l'Imprimerie Royale jusqu'en 1707; après lui son beau-frère, Claude Rigaud, non moins fameux dans sa profession, prit en main les travaux pour les rendre plus tard à son neveu, Louis- Laurent Anisson, fils de Jean. Dès lors jusqu'en 1794 les Anisson se succédèrent dans la charge, et le dernier, Etienne- Alexandre-Jacques, quitta ses presses pour monter à l'échafaud. Jean Anisson, le Lyonnais, avait fait souche d'habiles ouvriers, d'honnêtes gens et de bons citoyens : Maînllon avait vu juste en lui accordant sa confiance et sa protection. (A suivre). L'abbé J.-B. VANEL. (19) Fonds Franc. 19661. Correspondance de Dora Claude Martin, assistant général de la Congrégation.