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66                   JOURNAL DU CONGRÈS

   D'Avaux fit son entrée à Munster, le 17 mars 1644. Il
fut reçu avec de grands honneurs, mais Ogier trouve les
gens d'Allemagne inférieurs à ceux de Hollande. Servien,
qui était resté malade à la Haye, n'arriva que le 5 avril.
   Le journal, commencé le 9 octobre 1643, s'arrête au
31 décembre 1647. Ogier ne quitta cependant Munster que
le 6 avril 1648. Il ne s'occupe guère des questions diplo-
matiques; il glisse sur la mésintelligence qui règne entre
les deux ambassadeurs français, et lorsqu'il en parle, c'est
en latin, ce qui lui semble plus discret et, partant, plus con-
venable. Il prend toujours d'ailleurs, et non sans raison, le
parti de d'Avaux.
   Il nous raconte les événements dont il est le témoin,
donne les dates, et dit tout en peu de mots. S'il nous
parle des nombreuses processions qui parcourent Munster,
il nous fait remarquer que les Allemands « sont longs en
toute chose, mais surtout en processions et à table » (14).
A propos de celle du 10 avril 1644, il nous présente, sans
trop de respect,- « les grands chanoines du Dôme, qui sont
tous gentilshommes, la plupart avec de grands vilains
cheveux et une mine soldatesque » (15). Il nous apprend
que l'électeur de Cologne qui, outre son archevêché, pos-
sède encore cinq ou six évêchés, n'est pas prêtre, et il voit
dans de pareilles situations la cause des progrès du protes-
tantisme en Allemagne (16).
   Ogier prononce des sermons en diverses églises et nous
le dit volontiers, mais il s'intéresse surtout aux belles-lettres.
S'il voit le nonce Mgr Chigi, il ne s'entretient avec lui que


  (14) P. 71.
  (15) P. 60-61.
  (16) P. m .