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48                          IZERNORE

 « nation des Francs et si Dieu me prête vie, je ferai encore
« beaucoup de choses. »
   Augustin Thierry, dans ses Récits des temps mérovingiens,
cite encore des faits nombreux où il est question de l'or
et de la monnaie d'or de ce temps-là.
   Dans un épisode de cette guerre atroce, suscitée par Fré-
dégonde et entreprise par Hilpérik contre son propre fils
Merowig, en 571, le faible roi de Bourgogne Gonthramn,
frère d'Hilpérik, craignant la colère de sa terrible belle-
sœur, fit arrêter Erpoald, duc d'Auxerre, coupable cependant
uniquement d'avoir laissé échapper son propre neveu
Merowig, et le condamna à une amende de sept cents sous
d'or.
   « Guntrammus rex in ira commotus, Erponem septin-
« gentis aureis damnât et ab honore removit (7).
   Enfin et pour terminer cette sombre histoire, l'assassin
du malheureux évêque de Rouen, Prétextât, en 586, avoua
dans les tortures, plus tard, que Frédégonde lui avait donné
cent sous d'or pour commettre ce crime.
   « A regina enim Fredegunda centum solidos accepi ut
« hoc facerem (8). »


   Ne nous étonnons donc pas de la quantité relativement
importante de triens (tiers de sou) d'or, frappés à l'époque
mérovingienne.
   Mais bientôt, ainsi que je l'ai dit plus haut, l'or fut drainé
dans la Gaule, par les Orientaux. Le titre de l'or alla en
s'affaiblissant. Les derniers triens prennent déjà une couleur


  (7) Grégoire de Tours, liv. V, tome II, p. 249.
  (8) Grégoire de Tours, liv. VII, tome II, p. 331.