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i8 L'ÉCOLE LYONNAISE « domine tous et ils l'ont appelé l'Être ou le Bien suprême. « Pour Jean Tisseur, cette idée d'Être et celle de Bien « étaient encore inférieures à l'idée de Canuserie. Dieu « n'est que le Canut suprême : Oui, devant l'Archimède et l'Homère suprême, La terre est un métier comme elle est un poème « 11 n'en saurait être différemment de l'œuvre d'art. Il la « faut travailler avec conscience et d'après un type choisi « une fois, d'une façon définitive, au sein de Dieu où lit « l'imagination des poètes. Cette idée, souvent très com- « pliquée, et dont les traits s'embrouillent selon des lois un « peu chinoises, doit seule commander à l'exécution de « l'ouvrage; le bon plaisir du poète, sa verve, son inspira- « tion du moment (si précieuse !) bagatelle que tout cela ! « L'idée maîtresse est reine, il ne doit qu'obéir et se con- « former à ses indications. Elle l'établit son ouvrier. C'est « à lui d'être bon ouvrier et de contempler la divine cha- « lande ( i ) . . . « C'est ainsi (eût pu poursuivre mon auteur) qu'avec « Joséphin Soulary et Laprade (qui par endroits, lui échap- « pait) Jean Tisseur sut constituer à Lyon une école litté- « raire qui fut la véritable mère, l'aïeule même, de celle « qui se fit plus tard à Paris et que l'on nomma Pamas- « sienne. Chose admirable ! la dernière génération parnas- « sienne n'a pas manqué de rejoindre les plus extrêmes « conceptions du poète patient de la Locomotive, de Jean « Tisseur lui-même, avec M. Stéphane Mallarmé, dont (i) Où diable M. Maurras a-t-il pris que Jean .Tisseur ait jamais rien dit de tout cela !