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86                      LE TIERS-ORDRE

résistance. Le P. Albert reçut de Monseigneur une lettre de
mécontentement, il répondit aussitôt :


           « Monseigneur,

   « Quelques actions de grâces que je doive à Votre
Grandeur de la bonté avec laquelle elle m'assure de nous
conserver jusqu'à l'extrémité notre recueillement et notre
église, je ne puis lui dissimuler ni assez lui exprimer la vive
douleur que m'a causée la lettre dont elle m'a honoré, en
m'apprenantque j'ai été assez malheureux pour lui déplaire.
C'est un malheur, Monseigneur, que je ressens d'autant
plus vivement que bien loin de l'avoir prévu, je ne me
reconnaîtrais pas moi-même dans un style qui ne soutien-
drait pas le profond respect que j'ai pour elle. Cependant
elle m'assure qu'elle n'en est pas contente, et il ne m'en
faut pas plus pour ne l'être pas de moi, et je lui demande
très humblement pardon. J'espère, Monseigneur, que Votre
Grandeur me l'accordera d'autant plus volontiers que c'est
bien moins son rang et son autorité qui m'inspirent ce lan-
gage et la crainte de lui déplaire que le profond respect
dont je me sens pénétré pour l'un des premiers et des plus
dignes prélats de l'Église, la vénération singulière que j'ai
pour son mérite, et le sincère et respectueux attachement
que nous avons voué à celui qui nous tient la place de Dieu.
Ce sont-là, Monseigneur, les règles de ma conduite et de
mon devoir,et je dois dire à Votre Grandeur que ce sont là
les sentiments dont cette communauté est pénétrée pour
elle; c'est là aussi ce qui me fait espérer qu'au lieu de l'affli-
gera l'excès comme je l'avais appréhendé, elle voudra bien
lui continuer l'honneur de sa protection et de n'écouter que
sa générosité bienfaisante et les lumières de son pénétrant