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               D'UN MUSÉE HISTORIQUE A LYON                 429

 ornées de sculptures et de peintures, œuvres de véritables
 artistes. Je ne parle pas des cathédrales, ni des collégiales,
 dont les statues, les reliquaires, les tableaux et les vitraux
formaient d'admirables musées, qui par leurs beautés
agissant sans cesse sur l'imagination du peuple créaient
pour ainsi dire en son cerveau le sens et le goût du Beau.
Il importe donc de recueillir les moindres débris de ces
anciennes richesses en multipliant les musées; et il n'est
pas moins nécessaire de consacrer un de ces musées à tous
les objets d'art et industriels exécutés dans la région, afin
que l'artiste et l'inventeur y cherchent leurs inspirations, et
l'historien ses documents les plus suggestifs.

   L'urgente nécessité d'un pareil musée étant évidente,
une autre question se pose : serait-il donc si difficile de le
fonder? En aucune façon : j'ose même dire que,si une telle
fondation était généralement reconnue utile et nécessaire,
on pourrait la regarder comme faite.
   C'est à l'Administration municipale qu'incomberaient
d'abord le devoir et l'honneur de s'en occuper, et ce serait
un jeu pour elle de la réaliser, tant elle a de ressources et de
moyens d'action sous la main. La municipalité d'une
grande ville comme Xyon ne doit pas être seulement sou-
cieuse d'embellir l'extérieur de la cité dont elle a le soin et
la charge, par la création de belles rues, de ponts splen-
dides, de fontaines monumentales, etc. C'est là le côté
extérieur de la ville qui a son importance, mais dont le souci
ne doit pas faire oublier ce que j'appellerais sa beauté inté-
rieure, c'est-à-dire la création ou l'agrandissement des
bibliothèques, des musées, de tout ce qui parle à l'esprit et
à l'intelligence.
  D'après ce que l'on dit, cette beauté intérieure de la ville