page suivante »
PHILIPPINE WELSER 191 Dès l'année 1573, et avant que des négociations eussent eu lieu à Rome pour faire reconnaître le mariage, Gré- goire XIII avait eu maintes prévenances pour elle ; il lui avait envoyé un chapelet bénit et, à la demande de l'ar- chiduc, avait accordé au confesseur de Philippine le pouvoir d'absoudre des cas réservés. Des princes venaient fréquemment rendre visite à Fer- dinand. C'était Philippine, du moins dans les dernières années, qui leur faisait les honneurs du château. Elle rece- vait très convenablement ses hôtes. Un personnage de la suite du duc Ferdinand de Bavière nous le confirme. « Lorsqu'à notre retour de Venise, écrit-il, nous arrivâmes le 12 février 1579 à Ambras, Philippine nous invita, le soir, à venir dans son appartement. Elle nous offrit à manger, dans de petites assiettes, toutes sortes de mets, et à boire, nous traita somptueusement, et organisa ensuite des danses, après quoi chacun alla dormir. » Ces détails ne sont pas sans intérêt, car ils nous font connaître la vie qu'on menait au seizième siècle dans une cour princière (11). Pendant les dernières années _de sa vie, Philippine ne jouit pas d'une bonne santé. Au mois de septembre 1570, elle accompagna l'archiduc jusqu'à Gûnzbourg ; de là , l'archiduc se mit en route pour Spire. Dès le commence- ment du voyage, Philippine avait été souffrante ; après le départ de l'archiduc, elle prit la fièvre et dut se mettre au lit. Sa mère et sa tante la soignèrent. Croyant bien faire, elles prirent, pour la guérir, des mesures qui, d'après Handsch, son médecin, ne convenaient pas à son état. Elles lui mirent un si grand nombre de couvertures, que la chaleur lui aurait fait perdre connaissance si le médecin ne (11) H I R N . II. 336.