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                   LES DÉMÊLÉS DE SOULAVIE

tance au Châtelet et commence à faire du bruit; elle en fera sans doute
beaucoup plus lorsqu'elle sera plaidée (7).

     En décembre de la m ê m e année parut un Mémoire pour
M. Giraud-Soulavie, prêtre du diocèse de Viviers, contre M. Bar-
ruel. Ce mémoire, signé du nom d'un avocat peu connu,
M. le Vacher de la Terrinière ne parut pas répondre à
l'importance du sujet. On le trouva long, embrouillé, mal
écrit; mais malgré ces défauts, ajoutent les Mémoires de
Bachaumont, on y juge le plaignant suffisant attaqué dans
son état, dans sa foi, dans son honneur, pour qu'il ait droit
d'accuser son adversaire de calomnie et de lui demander
les réparations ordonnées par les lois. Un post-scriptum,
très favorable à l'abbé Soulavie annonce que, tandis qu'on
imprimait ce mémoire, M. le garde-de-sceaux a ordonné la
suppression du libelle du sieur Barruel. Au reste, le sieur
Barruel, provoqué depuis plusieurs mois, se tient sur la
défensive, et reste dans un profond silence. On n'en a en-
core arraché que quatre lignes : il s'est condamné lui-
même devant M. l'archevêque de Paris; il lui a dit que
vraisemblablement, il perdrait son procès dans ce malheu-
reux siècle, où l'impiété domine si ouvertement, mais
qu'il y était tout résigné, qu'il lui serait glorieux d'avoir
souffert quelque chose pour venger la majesté de la reli-
gion (8).

   Voici, d'autre part, quelques lettres inédites de Barruel à
sa famille, qui se rapportent à la période du débat où nous
sommes arrivés :


  (7) Bachaumont, Mémoires secrets, XXVII, 78,
  (8) Jdem, XXVII, 99.