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DU REGNE DE LOUIS XIII 413 Après avoir tiré du duc d'Orléans les plus graves accusa- tions contre la reine mère, après avoir dit lui-même tout le mal possible de cette princesse, le cardinal, dans ses mémoires, termine en bon Tartuffe, son discours à ce sujet par ce petit couplet à l'adresse de la postérité, « mais il est certain qu'après tout c'était une des plus vertueuses princesses du monde, qui avait beaucoup de bonnes qua- lités, mais que ses soupçons et sa jalousie qu'elle avait d'un chacun et la mémoire qu'elle ne perdait jamais des injures qu'elle seule se faisait, était cause que ceux à qui elle les imputait avaient à se prendre garde. » Peut-être, s'il avait été moins aveuglé par la passion, Richelieu eût-il porté un autre jugement et agi autrement. Il ne nous eût point autorisés à rappeler ce que lui-même a écrit au sujet de la mort de Wahenstein : « Quand l'arbre est tombé tous accourent aux branches pour achever de le défaire; la bonne et la mauvaise réputation dépend de la dernière période de la vie, le bien et le mal passent à la pos- térité et la malice des hommes fait plutôt croire l'un que l'autre. » La malice de Richelieu, ce malin incomparable, a fort aidé la postérité à juger la reine mère plutôt en mal qu'en bien. Sans doute Marie de Médicis continua ses intrigues avec les adversaires du cardinal et fut coupable en cherchant à s'appuyer sur l'Espagne ennemie de la France, comme le prouve l'arrestation et l'interrogatoire de son agent Clause], que le duc de Rohan fit prendre assez traîtreusement en 1635, après lui avoir donné rendez-vous. Mais c'était en désespérée qu'elle agissait alors et parce qu'elle voyait bien que tant que Richelieu serait au pouvoir, les portes de la France lui serait fermées. Puis elle pouvait dire aussi pour s'excuser, que le Ministre poussait Louis XIII à la lutte