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NAPLES EN 1792 167 Les habitants sont tous corsaires ou pêcheurs. Le pays ne produit rien. Quelques jardins en amphithéâtre dans le village sont faits avec une terre amenée de l'île de Corse au moyen de bateaux. Je suis rentré en France par Nice où une peste qui avait enlevé jusqu'à 200 personnes par jour touchait à sa fin. Je trouvai un mort ou un mourant dans trois auberges où je me présentai pour la nuit ce qui m'en- gagea à aller me coucher dans une fenière et à me sauver le lendemain à pied avec ma valise sur le dos jusqu'à Grasse. Au sortir de cette ville j'atteignis une vivandière de l'armée d'Italie, montée sur un cheval de réquisition, avec son enfant dans les bras : je la priai de me laisser placer ma valise derrière elle sur le cheval. Elle y consentit à condi- tion qu'elle descendrait de sa monture et que moi-même à cheval je porterais son enfant. Ce fut pour moi un embarras qui ne se trouva pas mince. J'arrivai ainsi à Draguignan où je pris la voiture jusqu'à Aix. De là , je vins à Lyon à pied. C'était en mars 1800. Je me rendis ensuite à Paris où je suis resté chez le banquier Récamier jusqu'à la fin de 1805, époque à laquelle je fus rappelé au diocèse de Lyon par le cardinal Fesch, oncle de Bonaparte. Je fus nommé co- desservant à la succursale de Saint-Véran avec M. Proton, (canton du Bois-d'Oingt) et trois ans après desservant de Valsonne dont je pris possession le 1" février 1809.