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6o          HISTOIRE DE LA MONARCHIE DE JUILLET

et des dris de joie, pour des actes d'héroïsme patriotique.
Ils ne sont que trop disposés à nous dire : Faites nos affaires
et faites-nous des compliments (4). »
   Les compliments à leur faire, l'Angleterre s'en était
chargée. Lord Minto, que Palmerston leur avait envoyé,
excitait partout les radicaux. Son rôle était d'ailleurs assez
sommaire. A peine arrivé dans une ville, les meneurs l'en-
touraient, lui faisaient des ovations bruyantes; il se mon-
trait au balcon et ses plus longs discours se bornaient à
crier : « Vive l'indépendance italienne. » L'Angleterre
était-elle au moins disposée à faire quelques sacrifices pour
aider l'Italie à conquérir son indépendance? Pas le moins
du monde. L'ambassadeur de Sardaigne à Londres ayant
un jour demandé à lord Palmerston si l'Italie, en cas de
lutte contre l'Autriche, pourrait compter sur un concours
effectif de l'Angleterre, le chef du Foreign office, tout en
protestant de sa sympathie, s'était bien gardé de rien pro-
mettre (5).
   L'Angleterre se bornant aux cornpliments, c'était de la
France que les Italiens attendaient le concours effectif.
Mais, comme ce concours ne pouvait s'entendre que d'une
guerre contre l'Autriche dont les droits en Italie reposaient
sur des traités conclus par toute l'Europe, la France, qui se
rapprochait alors du cabinet de Vienne, ne pouvait pas le
donner. Cette conduite prudente, la presse de l'opposition
la faisait prendre malheureusement pour un abandon des
principes libéraux du gouvernement constitutionnel de la
France et comme le résultat d'une alliance contractée avec
les puissances absolutistes.

  (4) P- 270.
  (5) P . 267.