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398 SAINT EUCHER II fournir ces lignes du chroniqueur bénédictin n'a jamais été produit : il m'a paru si décisif et en même temps si curieux que mes lecteurs voudront bien me permettre d'en fortifier ma démonstration, alors même qu'elle eût pu, rigoureu- sement, se passer de ce nouvel appui. Remarquons, tout d'abord, que la note n'est point appli- cable au grand Eucher. Celui-ci ayant terminé sa vie en 454, et, d'autre part, l'archevêque Amblard étant mort peu avant 980, comme nous le dirons en son lieu, ce n'est pas à 460 que s'élèverait la somme des années écoulées entre la ruine et la réparation; ce serait à 540 et au-delà . Il est vrai que l'église abbatiale d'Ainay fut détruite, probable- ment par Attila, sur la fin de l'épiscopat d'Eucher I; mais, qu'on l'observe bien, elle n'était pas encore dédiée à saint Martin. Salonius, fils aîné d'Eucher, la reconstruisit vers 455, et c'est lui qui la mit sous le patronage de saint Mar- tin de Tours. Le sanctuaire d'Ainay portant ce vocable et demeuré 460 ans à l'état de ruine, est, indubitablement, celui qu'avait relevé Salonius. L'annotation du missel n'est donc explicable que par l'existence d'un second évêque lyonnais du nom d'Eucher. Ce point éclairci, il s'agit maintenant de préciser, à l'aide des 460 ans, l'époque où notre église était administrée par Eucher IL Cette supputation nous ramènera-t-elle entre saint Viventiol et saint Loup, de 520 à 538? Là est toute la question. (1) J'emprunte cette note au P. Bullioud, ainsi qu'à la Mure qui tous deux ont eu dans les mains ce missel de 1531, où ils ont puisé plusieurs autres documents d'un grand intérêt. Ces mêmes annotations se trouvent à la fin de la Chronique d'Ainay de la Mure, que M. George Guigue vient de faire paraître.