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376 SAINT EUCHER II Le récit qu'on vient de lire prouve que l'humble reclus du Mont-de-Mars avait pris le gouvernement de notre Eglise avant l'année 542 où mourut saint Césaire : mais c'est là une date bien vague ; ne pourrait-on parvenir à la préciser davantage ? D'Achery et Mabillon l'ont fait; ils n'hésitent pas à inscrire Eucher II immédiatement après saint Viventiol. Viventiol élu à la place de saint Etienne vers l'an 508 tint à Lyon un concile en 516. En 517, on le voit encore siéger à celui d'Epaone, auprès de saint Avite son ami; après quoi il disparaît, et saint Loup qui fait suite à Viven- tiol sur le catalogue de nos évêques, n'est mentionné qu'en 538 parmi les Pères du concile d'Orléans. Le silence de l'histoire à partir de 518 est une preuve que saint Viven- tiol mourut au plus tard en 520 : or, sans nul doute, le siège de Lyon n'est point alors resté vacant dix-huit ou vingt années consécutives. Si la chaîne de nos pontifes ne fut jamais interrompue sous les rois ariens Gundioc et Gon- debaud, supposerait-on qu'elle l'ait été sous le règne de saint Sigismond, alors qu'un prince catholique venait de s'asseoir pour la première fois sur le trône des Burgondes, et qu'une entente parfaite régnait dans la cité entre l'auto- rité religieuse et le pouvoir civil ? L'énorme lacune laissée, grâce à l'inadvertance de nos historiens, entre saint Viven- riol et saint Loup est donc inadmissible, et l'épiscopat du second Eucher comble très à propos un vide qui, certaine- ment, n'a pas existé. Cette induction corroborée par la certitude qu'Eucher II fut contemporain de saint Césaire d'Arles, est assez forte déjà pour convaincre un lecteur sans préventions; toutefois Mabillon et d'Achery s'autorisaient d'un argument direct pour faire du père de Consorce et de Tullia, le successeur