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RÉSULTAT DES FOUILLES 359 armes en silex ont été recueillies, indiquent les tombes des vainqueurs. » La décision formulée par MM. Cadot et Guigue parut con- cluante à l'Empereur. Des conclusions si nettement et una- nimement exprimées par deux hommes éclairés et instruits qui avaient de visu pu juger des choses ; ces conclusions, si conformes, d'ailleurs, à l'opinion qu'il s'était formée à priori, lui semblèrent hors de doute et il les adopta dans son livre, de même qu'il accepta, pour la marche des Hel- vètes, le tracé que j'avais indiqué (16), comme on peut le voir sur la carte n° 3 de son ouvrage. A l'égard du lieu de la bataille, il fit même valoir expressément les arguments allé- gués par MM. Cadot et Guigue. Au livre III, chapitre in, de la Vie de César, M écrivait ainsi, en copiant des phrases textuelles du rapport de M. Guigue : « Nulle part (dans ces sépultures) la crémation n'a été complète, ce qui prouve qu'elles ont été faites à la hâte et exclut toute idée d'un cimetière ordinaire. » Et plus loin : « De nombreux fours de campagne jalonnent en quelque sorte la route suivie par les Helvètes. Ces fours, très communs au pied des coteaux abrupts de Trévoux, Saint-Didier, Frans, Jassans et Mizé- rieux, se retrouvent sur la rive gauche de l'Ain et jusques dans le voisinage d'Ambronay. » {Histoire de la Vie de César, 1866, t. II, p. 54, note 1 de l'édition in-folio; App., n° 1, P.J.,n°3i). Ce résultat était assurément des plus flatteurs spéciale- ment pour M. Guigue, dont la prose, contresignée par Napoléon III, avait été insérée dans un ouvrage d'un (16) Procès-verbal de la séance du 1 j décembre 1861, dressé par le Comité d'histoire et d'archéologie de l'Académie de Lyon. — Mémoires de l'Académie de Lyon, in-8°, Lyon, 1862, p. 218.