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278       FOUILLES DANS LA VALLEE DU FORMANS

   Enfin, les fouilles durent être reprises, par ordre de
l'Empereur. Le 21 mai j'écrivis, à cet effet, à M. Thiollière
(P. J., n° 26) pour lui rappeler la lettre que M. de Franque-
ville lui avait adressée et que nous avions concertée en-
semble. Dans cette lettre, je le priais, comme je l'avais obtenu
du Ministre, d'assurer à M. Guigue une part plus large
et une situation mieux définie. La réponse de M. Thiollière,
(P. J., n° 27), qui avait été précédée d'une lettre de M. Ca-
dot (P. J., n° 28), témoignait, en même temps, d'un zèle
prononcé pour la reprise des recherches. Toutefois, les ré-
coltes étant dans un état très avancé, il ne fut pas possible de
reprendre immédiatement les fouilles; il fallut attendre jus-
qu'au mois d'août, après la levée des moissons.
   Pratiquées d'abord sur le plateau de Saint-Barnard, elles
furent, le 4 septembre, portées dans la vallée du Formans,
et menées avec le plus grand soin sous la direction de
M. Cadot, secondé par MM. Gautherot et Guigue.
    Les résultats en furent si fructueux, que je n'eus pas de
peine à obtenir qu'elles fussent portées sur un autre point
éloigné, à Cormoz en Bugey, commune de Château-Gail-
lard, canton d'Ambérieux, arrondissement de Belley.
   Dans la séance du 13 décembre 1861, du Comité d'his-
toire et d'archéologie de l'Académie de Lyon, j'avais émis
l'opinion que les Helvètes, pour se rendre de Genève à la
Saône, avaient passé par la vallée de l'Albarine, où est
située la commune de Château-Gaillard, dans une plaine
circonscrite par les eaux de la Cousance, de l'Albarine et
de l'Ain. Je priai donc M. Cadot de diriger les fouilles sur
ce point où je connaissais l'existence de plusieurs tumuli;
car je possédais dans ma collection plusieurs objets qui en
provenaient, notamment une épée de bronze, une faucille
de même métal, un fragment d'épée de fer, etc.